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Angola
Une police « au-dessus des lois » |
12 septembre 2007 - http://www.amnesty.org Amnesty International publie un nouveau rapport dans lequel elle révèle qu’en dépit de l’introduction d’un cours sur les droits humains dans la formation des policiers angolais ceux-ci continuent de se rendre coupables de violations, et que peu d’entre eux sont déférés à la justice. Dans la majorité des cas de violations des droits humains décrits dans le document que l’organisation rend public ce mercredi 12 septembre sous le titre Above the Law : Police accountability in Angola, Amnesty International s’est rendu compte qu’aucune enquête n’avait été menée, ni aucune mesure disciplinaire prise, ni aucun suspect déféré à la justice. « La seule façon de mettre fin aux violations des droits humains commises par des policiers est de faire en sorte qu’ils soient tenus de rendre des comptes devant un tribunal », a déclaré Muluka-Anne Miti, responsable des recherches sur l’Angola au sein d’Amnesty International. Le « règlement disciplinaire » de la police angolaise requiert une obéissance sans faille aux ordres. Le règlement prévoit également que lorsqu’un policier considère que l’obéissance à l’ordre d’un supérieur peut entraîner des violences, il peut en faire état à son supérieur en privé. Si le supérieur insiste, le policier doit alors suivre l’instruction donnée par son supérieur, qu’elle s’inscrive ou non dans le cadre de la loi. « Ayant un devoir d’obéissance absolue, les policiers angolais accomplissent souvent ce qu’on leur demande de faire sans s’interroger sur la légalité de leurs actes, a ajouté Muluka-Anne Miti. C’est ainsi que des agents ont participé à des actions illégales en procédant, par exemple, à des expulsions forcées massives et en rouant de coups des suspects et leurs proches. » « Les policiers soupçonnés de tels agissements violents et illégaux doivent être déférés à la justice, et les victimes doivent être pleinement indemnisées pour les souffrances endurées, a déclaré Muluka-Anne Miti. Il faut que la police angolaise revoie son règlement disciplinaire en veillant à ce qu’il dispose clairement que les responsables de l’application des lois ont le droit, et le devoir, de ne pas obéir à un ordre illégal, en particulier si l’obéissance à un tel ordre peut conduire à une violation des droits humains d’autrui. Des dispositions doivent également assurer la protection des agents signalant de tels ordres ou refusant d’y obéir. » Dans son rapport, Amnesty International exhorte également le gouvernement angolais à réformer les instruments régissant le fonctionnement de la police afin de les rendre conformes aux normes internationales. Complément d’information Du fait de la guerre civile qui a déchiré le pays pendant vingt-sept ans et du manque d’investissement dans ce secteur, la police angolaise est sous-développée. Pendant la guerre, de nombreux policiers ont été recrutés dans l’armée. La guerre a eu un effet déshumanisant sur la société, y compris sur la police. Le fait, en outre, que la Police d’intervention rapide (PIR) ait participé à des opérations militaires implique que la police peut être plus encline, pour assurer le maintien de l’ordre, à avoir recours à des méthodes militaires qu’à respecter les normes en vigueur pour les interventions civiles. Avant 1992, la police appliquait une législation qui violait les droits humains et les libertés fondamentales. |
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