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Voir également :


Afrique Centrale : La présidence allemande de l’UE peut faire la différence
Afrique Centrale : Déclaration sur les défenseurs des Droits de l’Homme de la région des Grands Lacs
République démocratique du Congo : Five million people face daily terror in Northern Uganda, DRC, Burundi: UN must act


Site(s) web :

Ligue Iteka :
Journaliste En Danger - Afrique Centrale :


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Dégradation continuelle de la situation des droits de l’Homme

18 février 2008


Les organisations signataires de la présente déclaration à savoir : la FIDH, l’UIDH, la LDGL, le FORSC, l’OAG et la LBDH ITEKA observent avec préoccupation la dégradation continuelle de la situation des droits de la personne au Burundi.

Elles sont particulièrement préoccupées par la fréquence et la régularité de nombreux actes de banditisme à main armée, d’assassinats ciblés et prémédités ainsi que d’autres crimes commis parfois avec la complicité de certains agents de l’ordre chargés pourtant d’assurer la sécurité des populations au niveau de la capitale Bujumbura et de l’intérieur du pays.

Elles déplorent l’absence d’évolution de certaines enquêtes sur des affaires criminelles comme les tueries de Muyinga de Juillet 2006 [1], les grenades lancées aux domiciles de certains parlementaires en Août 2007, les assassinats en pleine ville de Bujumbura [2] et ailleurs [3]. La récente fuite en Tanzanie du Colonel Vital Bangirinama, un des hauts responsables militaires, présumé impliqué dans les tueries de Muyinga, qui était sur le point d’être mis aux arrêts par l’Auditorat militaire, met en doute la volonté réelle du pouvoir de mettre la lumière sur ce dossier et de lutter contre l’impunité de façon générale.

Elles s’inquiètent du fait que le contexte de violations des droits de l’Homme en toute impunité participe à l’aggravation du climat de tension et de peur d’éventuelles actions de répression, voire d’élimination physique des opposants politiques ou des membres de la société civile. De surcroît, en perspective des échéances électorales de 2010, certains acteurs politiques, proches du pouvoir et/ou de l’opposition, développent déjà un discours haineux, un langage de dénigrement mutuel qui attise la violence et la confrontation et amenuise d’autant les opportunités d’assainir un climat politique favorable à la bonne gouvernance, l’investissement, le développement et la coopération internationale.

Les organisations signataires rappellent que le Gouvernement est le premier garant de la sécurité publique et du fonctionnement des institutions politiques. A cet égard, aucun prétexte ne peut être invoqué pour qu’il se soustraie à sa mission de garantir la paix et la sécurité des citoyens et de leurs biens.

C’est la raison pour laquelle les organisations signataires recommandent :

AU GOUVERNEMENT DU BURUNDI

- De tout mettre en œuvre pour assurer la sécurité des personnes et de leurs biens sur l’étendue de tout le territoire national, conformément à la constitution et aux dispositions de la Charte africaine des droits de l’Homme et des peuples et du Pacte international relatif aux droits civils et politiques ;

- De lutter, dans le cadre des instruments internationaux de défense des droits humains, contre la criminalité en assurant le déroulement sans entraves d’enquêtes et de poursuites des criminels présumés quelles que soient leurs positions dans la hiérarchie politique, militaire et administrative ;

- D’entamer, par conséquent, dans les plus brefs délais la procédure d’extradition du Colonel Vital Bangirinama aux fins de poursuites judiciaires et de poursuivre toutes autres personnes présumées impliquées dans les tueries de Muyinga et d’ailleurs ;

- De continuer les pourparlers avec les représentants du Palipehutu-Fnl pour la mise en application effective de l’accord de cessez-le-feu du 7 septembre 2006 et de parvenir à un accord de paix définitif, conformément à la décision de l’Union africaine adoptée lors de son 10ème sommet en février 2008 à Addis Abeba.

AUX PARTIS POLITIQUES

- De se garder de tout discours susceptible de raviver la haine ethnique, ou faisant l’apologie du crime et de la violence conformément aux dispositions de la Charte africaine des droits de l’Homme et des peuples et du Pacte international relatif aux droits civils et politiques ;

- De privilégier les intérêts fondamentaux de la société dans leurs actes au sein de leurs formations politiques, au Gouvernement, au Parlement et dans l’administration publique ;

- De s’abstenir de toute campagne électorale en dehors du cadre de la loi.

AU PALIPEHUTU-FNL

- De continuer à privilégier le compromis dans le processus de négociation avec le Gouvernement sur la mise en application du cessez-le-feu ;

- De mettre définitivement fin aux attaques contre les civils et à l’extorsion de leurs biens

A LA POPULATION

- De garder le calme et la sérénité en ces moments de recrudescence de criminalité et de surenchère politique ;

- De recourir systématiquement à la Justice et non à la vengeance privée comme moyen de combattre l’impunité.

A LA COMMUNAUTE INTERNATIONALE

- D’user de son influence pour amener les responsables politiques burundais à respecter les engagements nationaux et internationaux pris par l’Etat du Burundi en rapport avec le respect des droits de l’homme

- De continuer à appuyer le Burundi en cette phase cruciale de post-conflit

- De soutenir la lutte contre l’impunité des auteurs de violations des droits de l’Homme au Burundi en réservant l’attention et la diligence nécessaires à la mise en place des mécanismes de justice transitionnelle convenus.

Les organisations signataires
- Fédération Internationale des Ligues des Droits de l’Homme, FIDH
- Union Interafricaine des Droits de l’Homme, UIDH
- Ligue des Droits de la personne dans la région des Grands Lacs, LDGL
- Forum pour le Renforcement de la société civile au Burundi, FORSC
- Observatoire de l’Action Gouvernementale, OAG
- Ligue Burundaise des Droits de l’Homme, ITEKA




[1] Au moins 31 civils ont été sommairement exécutés dans la Province de Muyinga.

[2] Assassinat de l’homme d’affaires Pacifique NDARISHIKANYE alias Brown, le matin du 04 Décembre 2007 à son domicile sis à Rohero II, en Mairie de Bujumbura.

[3] Dossier de Agnès Bury, une expatriée française de l’ONG Action Contre la Faim (ACF) assassinée le 31 décembre 2007 en province de Ruyigi à 19 h.





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