Réunies, le 30 Juin 2011, les organisations de la Société Civile du Sénégal, signataires de cette déclaration
saluant la mobilisation victorieuse du Peuple Sénégalais, le 23 juin 2011, sous le slogan « Touches pas à ma Constitution » contre les réformes constitutionnelles instituant l’élection simultanée d’un Président et d’un Vice-Président de la République dès le premier tour avec 25% des suffrages exprimés ;
tenant compte des multiples agressions contre les citoyens sénégalais perpétrées par l’Etat depuis plusieurs années dans les différents secteurs de la vie nationale, notamment les délestages chroniques, les campagnes agricoles successives désastreuses, les nombreuses protestations sociales du monde du travail, les inondations répétées, le chômage massif des jeunes, le train de vie dispendieux de l’Etat, les détournements de deniers publics impunis et la corruption généralisée ;
conscientes des risques graves que cette tension issue du projet de réformes constitutionnelles proposé par le Président de la République a fait peser sur la situation économique, politique et sociale du pays ;
soucieuses, de la nécessité de préserver l’autonomie, l’unité et la solidarité de la Société Civile (ONG, Syndicats, Associations et Religieux) face au grave danger qui menace la vie de la nation ;
se référant à la démarche et aux conclusions des assises nationales ;
réaffirment :
leur attachement profond et inaltérable aux valeurs de la République ;
leur indépendance vis-à-vis de l’Etat et leur autonomie vis-à-vis des politiques ;
partis
leur engagement à lutter pour que les actes posés par l’Etat soient en conformité avec les règles d’éthique, de justice, de transparence dans le respect absolu de tous les droits des citoyens et citoyennes ;
leur condamnation de toutes les violences de tous bords (pillages, tortures) ;
leur combat pour la paix et la sécurité dans le pays et invitent les pouvoirs publics, les forces de l’ordre et chaque citoyen à la vigilance, à la sérénité et à la responsabilité afin d’éviter l’escalade de la violence.
Les acteurs de la Société Civile signataires de cette déclaration :
se démarquent nettement de toutes positions qui n’auraient pas comme base les valeurs fondatrices de la République, de la démocratie et de la bonne gouvernance ;
félicitent la presse nationale et internationale pour le travail d’information remarquable réalisé à l’occasion des évènements du 23 juin 2011 et des jours suivants et invitent l’Etat à cesser toute tentative d’intimidation et de menace qu’il serait tenté de faire peser sur la liberté de la presse et la presse elle-même ;
réaffirment leur soutien aux victimes des actes de violence et demandent à la justice de se saisir de façon diligente et efficace de tous les cas notés depuis le 23 juin 2011 ;
dénoncent les fortes menaces de l’Etat sur le cadre d’intervention des Ongs (programme d’investissement et accords de siège) ainsi que les agressions physiques et les violences perpétrées contre les leaders de la Société Civile et exigent de l’Etat, garant de la sécurité des biens et des personnes, d’assurer leur protection ;
réaffirment particulièrement leur solidarité à Monsieur Alioune TINE, Président de la RADDHO et à tous les autres leaders de la Société Civile victimes de violences et d’exactions et s’engagent à les accompagner et à les soutenir devant la justice ;
Souhaitent que le Président Wade réévalue en toute sérénité, au delà de la controverse sur la légitimité et la légalité sa candidature pour un troisième mandat, mais surtout au regard des gros risques d’instabilité et d’insécurité politiques que cela fait peser sur le Sénégal ;
demandent aux autorités judiciaires de redoubler d’effort dès maintenant pour poser des actes afin que le peuple soit assuré qu’aucun acte illégal ne restera impuni ;
s’engagent à être de tous les combats républicains destinés à défendre l’intérêt général et le respect des droits de tous les citoyens ;
exhortent les pouvoirs publics et les citoyens à créer les conditions d’une vie harmonieuse entre les différentes composantes de la nation ;
appellent toute la société civile à se mobiliser pour le respect de la légalité, la transparence, la démocratie, l’équité, la paix par le respect des droits de tout citoyen ;
s’engagent à harmoniser leurs efforts pour mettre en place un cadre organisationnel commun et autonome regroupant toutes les organisations de la Société Civile avec un système de coordination nationale et des démembrements dans tous les départements du Sénégal ;
appellent les acteurs étatiques et non étatiques ainsi que les citoyens à cesser immédiatement toutes les formes de violence et à renouer dans les meilleurs délais le dialogue politique et social ;
invitent les acteurs politiques à aller à des élections pacifiques, libres, transparentes et sincères.
Fait à Dakar, le 07 Juillet 2011