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Rapport annuel de la CISL : inventaire mondial de la répression antisyndicale |
Droits syndicaux en Afrique : les pouvoirs en place toujours aussi agressifs 18 octobre 2005 - http://www.icftu.org/ Aux jougs de la pauvreté et du sous-développement qui accablent le continent africain, s’ajoute celui de la répression anti-syndicale. Alors que les travailleurs africains se débattent pour survivre, la plupart du temps sans la moindre protection sociale, les pouvoirs en place se montrent toujours très agressifs vis-à-vis des syndicats, à coup d’intimidation trop souvent violente, d’arrestations et de licenciements. La négociation collective reste très faible sur le continent et les zones franches qui bourgeonnent dans le sillage de la mondialisation ajoutent leur lot d’exploitation. Au Zimbabwe, syndicalisme a continué à rimer avec harcèlement, intimidations, arrestations, licenciements et poursuites en justice. La longue litanie des violations des droits syndicaux enregistrée sous le régime du Président Mugabe au cours de l’année dernière confirme en effet sa triste réputation de champion du continent en matière de violations des droits humains et syndicaux. Plusieurs hauts dirigeants syndicaux en ont fait les frais, comme Wellington Chibebe, secrétaire général du ZCTU, arrêté avec quatre autres collègues pour avoir organisé un atelier syndical. Comme Raymond Majongwe, secrétaire général du syndicat des enseignants, victime d’un attentat à sa vie heureusement manqué. Ou encore comme Lovemore Matombo, président du ZCTU, licencié avec plusieurs autres collègues du syndicat des travailleurs des communications. Au Nigeria, le gouvernement, non content de harceler continuellement les syndicats, a en outre introduit un projet de lui visant notamment à supprimer le NLC, centrale syndicale réputée pour son activisme. Trois personnes au moins sont décédées du fait de la répression policière lors de manifestation organisée par le NLC, tandis que plus d’une centaine d’autres ont été arrêtées en raison de leurs activités syndicales. Liberté syndicale et droit de grève bafoués Au Soudan, en Egypte, ou en Libye, la liberté syndicale est tout simplement inexistante, seul le syndicat unique inféodé au pouvoir est autorisé. En Guinée équatoriale, même si elle existe dans les textes, le gouvernement refuse dans les faits de reconnaître les syndicats indépendants. À Djibouti et au Sénégal, un syndicat ne peut être légalement enregistré sans l’approbation du gouvernement tandis qu’au Cameroun et en République du Congo, le gouvernement ne traite qu’avec les syndicats qui sont sous sa coupe. Le droit de grève n’est guère mieux respecté sur le continent africain. Au Botswana, 444 mineurs qui faisaient grève contre une révision salariale discriminatoire ont été licenciés et un grand nombre expulsés de force de leur logement, propriété de l’entreprise. Au Kenya, 188 travailleurs des plantations de thé ont été licenciés pour avoir fait grève à la suite du non-respect par leur employeur d’un accord salarial. En Afrique du Sud, 150 porteurs de bagages ont perdu leur emploi au bout d’une grève de trois semaines. La Banque financière du Bénin a licencié 40 membres syndicaux, dont dix cadres, ayant participé à une grève de protestation. Des dirigeants syndicaux ont également été licenciés au Sénégal à la suite d’une grève dans une cimenterie. Des violences policières ont ensanglanté le Cameroun, quand une trentaine de policiers armés de matraques ont agressé des ouvriers forestiers en grève à Yaoundé. Au Malawi, la police a tiré en l’air mais à balles réelles et a utilisé du gaz lacrymogène pour disperser des travailleurs en grève de plantations de thé, lesquels réclamaient le paiement de leur indemnité de licenciement. Le rapport relève un incident similaire au Mozambique à l’encontre d’anciens cheminots qui s’étaient rassemblés pour discuter du paiement de leur indemnité de licenciement. Zones franches, zones d’abus Dans les zones franches d’exportation, symbole par excellence de la compétition débridée qui dirige le marché mondial au détriment des droits sociaux et syndicaux, les employeurs continuent d’empêcher ou de s’opposer fermement à toute tentative d’organisation ou d’activité syndicale, en particulier au Malawi, à Maurice et au Nigeria. Dans de nombreuses zones, du Maroc à Madagascar, les abus sont monnaie courante. Au Kenya, un délégué syndical d’une fabrique textile dans la zone franche d’exportation d’Athi River a été licencié et inscrit sur une liste noire pour avoir demandé à l’entreprise le paiement d’augmentations salariales telles que prévues par une convention collective signée l’année précédente. En Namibie, dans une usine textile à capitaux malaisiens, réputée pour ses pratiques antisyndicales, une travailleuse immigrée chinoise s’est retrouvée à l’hôpital après avoir été attaquée par un chien utilisé par les gardes de sécurité lors d’une protestation des travailleurs chinois contre les conditions de travail, la nourriture immangeable et le coût à leur charge des examens médicaux. 400 travailleurs bangladais ont quant à eux été expulsés et leur permis de travail confisqué après qu’ils se soient révoltés contre leurs effroyables conditions de vie. Fin septembre, le tribunal a décrété que l’entreprise devait payer à 66 de ces travailleurs 10 mois de salaire, leur vol de retour chez eux et une partie de leurs frais judiciaires. Une enquête, menée par le Syndicat national des travailleurs namibiens (NUNW) dans le cadre d’un procès opposant des travailleurs migrants venus du Bangladesh à leur employeur, a révélé que des travailleurs bangladais auraient payé à des agences de recrutement des commissions illégales pour un total de 21 millions de dollars. Selon le NUNW, ces pratiques ouvrent la porte à de sérieuses suspicions sur l’existence d’un organisation mafieuse internationale impliquée à grande échelle dans le trafic d’êtres humains. Rapport annuel de la CISL : inventaire mondial de la répression antisyndicale |
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