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CEDE, AFRODAD et EURODAD demandent l’annulation immédiate de la dette du Libéria 13 février 2007 - http://www.eurodad.org/ - http://www.afrodad.org CEDE, AFRODAD et EURODAD ont écrit aux Directeurs Exécutifs Européens de la Banque Mondiale et du FMI pour les exhorter à trouver rapidement une solution à l’endettement qui paralyse le Libéria. Au cours de la conférence internationale de donateurs sur le Libéria qui s’est déroulée à Washington DC le 14 février 2007, la Présidente libérienne, Ellen Johnson-Sirleaf, a exhorté la Banque Mondiale, le FMI et les bailleurs de fonds bilatéraux à trouver rapidement une solution à la crise d’endettement que son pays traverse actuellement. Le Libéria doit en effet plus de 3,7 milliards de USD à ses créanciers, une somme qui représente 3000% de ses exportations - alors que les IFI déterminent qu’une dette est soutenable lorsque le ratio dette/exportations ne dépasse pas 150%. Sur ce montant, 1,5 milliard de USD sont des arriérés que le pays doit au FMI, à la Banque Mondiale et à la Banque Africaine de Développement. La dette du Libéria est impossible à rembourser et à collecter. Tout le monde le reconnaît. Les arriérés du pays à l’égard des trois institutions multilatérales doivent cependant être annulés pour que ce dernier puisse enfin « normaliser » ses relations avec la communauté internationale et obtenir une annulation de sa dette ainsi que de nouveaux financements. La question du financement d’une opération si massive de liquidation d’arriérés fait toutefois l’objet de vifs débats politiques. Dans un courrier adressé au Directeur Général du FMI, la Présidente Johnson-Sirleaf déplore que les discussions n’aboutissent pas plus rapidement à une résolution du problème. La Présidente fait également part de ses préoccupations sur le fait que le processus de l’Initiative PPTE risque d’être long, et argumente que la Banque Mondiale et le FMI devraient reconnaître que le gouvernement a réalisé de réels progrès en matière de réformes économiques et de gouvernance. Elle ajoute les IFI devraient tenir compte de ces progrès dans leur appréciation des performances du pays vis-à-vis des réformes politiques qu’elles lui imposent en préalable à l’Initiative PPTE. Le problème réside dans le fait que les Fonds Fiduciaires PPTE et AIDM (qui financent l’annulation de dette multilatérale) ne possèdent pas les fonds suffisants pour compenser les arriérés persistants des trois pays que sont le Libéria, la Somalie et le Soudan. Le Libéria est le premier des trois qui soit en mesure d’espérer résoudre la situation d’arriérés et d’endettement dans laquelle il se trouve. Sur la somme de 1,5 milliard de USD d’arriérés, près de la moitié est due au FMI (49%). Au cours des derniers mois, le FMI a présenté différentes alternatives destinées à financer l’opération de liquidation des arriérés. Les options proposées incluent la vente partielle de stocks d’or (qui prendrait probablement du temps), la distribution de réserves collectives (qui nécessite l’accord de 70% des actionnaires), le recours aux ressources du Compte Spécial Conditionnel, le CSA-1 (fonds créé en 1987 pour consolider la situation financière du FMI face aux impayés des pays membres - probablement l’option la plus rapide). Les autres propositions du FMI incluent notamment la conclusion d’un accord exceptionnel de FRPC qui soit assez conséquent pour permettre de couvrir les opérations de liquidation d’arriérés (ce qui générerait également d’importantes nouvelles dettes). Ces différentes alternatives mises à part, le FMI souligne que la solution la plus directe serait la provision de financements bilatéraux extérieurs qui puissent couvrir le traitement des arriérés. Une proposition qui ne surprend pas vraiment lorsque l’on sait que l’institution traverse actuellement une grave crise financière (dont elle est entièrement responsable). Quoi qu’il en soit, même si les bailleurs bilatéraux apportent les fonds suffisants pour compenser le coût de la liquidation des arriérés, l’opération sera très certainement comptabilisée comme de l’APD, et ce, même si la somme toute entière est destinée aux institutions multilatérales et que le Libéria n’en voit pas un centime. La Présidente Johnson-Sirleaf se montre également inquiète de ce que les querelles des bailleurs sur les montants à débourser ne ralentissent l’ensemble du processus, et que son gouvernement se voie finalement accorder moins de financements. Dans sa lettre, elle explique que « nous craignons qu’une grande partie des nouveaux financements [extérieurs] ne freine le processus et ne réduise le montant des fonds directement alloués au Libéria à des fins de reconstruction et de développement ». Dans un tel contexte, le FMI - ainsi que les autres créanciers - devrait assumer les « mauvais prêts » qu’il a accordés, dont la plupart n’ont jamais servi les intérêts du pays destinataire en premier lieu. Concernant la Banque Mondiale, le Président Wolfowitz a à plusieurs reprises déclaré publiquement que le gouvernement de la Présidente Johnson-Sirleaf pouvait compter sur son soutien et qu’il allait être nécessaire « d’assouplir les règles » pour parvenir à trouver rapidement une solution à l’endettement qui paralyse le pays. Il a en outre enjoint le G7 et les autres bailleurs de fonds bilatéraux à promettre d’allouer de nouveaux financements en soutien à la résolution de la crise d’endettement du pays et en compensation des pertes que pourrait subir la Banque Mondiale. Au cours de la conférence, il a semblé que la Banque Mondiale se dirigeait vers une solution mixte, grâce à laquelle elle combinerait des ressources internes avec des contributions bilatérales extérieures. Si c’est bien cette solution qui est retenue à Washington, les organisations de la société civile devront surveiller de près les montants déclarés comme APD et révéler l’aide factice lorsque les bailleurs n’ont en réalité alloué aucune nouvelle assistance. EURODAD exhorte les bailleurs de fonds européens à montrer l’exemple et à imiter la Norvège en ne comptabilisant pas les annulations de dette - ou les opérations de liquidation d’arriérés - comme de l’APD. Les engagements qu’ils ont pris envers les ODM et pour la reconstruction et le développement du Libéria n’en seront que plus crédibles. En somme, il devient urgent de trouver une issue aux négociations relatives à la résolution de la crise d’endettement du Libéria. Dans le courrier qu’elle a adressé au Directeur Général du FMI Rodrigo de Rato, la Présidente libérienne souligne qu’il est « important que les libériens voient des résultats tangibles dès que possible. Le fardeau de dette étant un des signes les plus visibles de la mauvaise gestion générale du passé, l’éliminer rapidement récompenserait vraiment nos efforts ». Tel est indubitablement le message que la Présidente a emmené avec elle à Washington ce 14 février et que CEDE, AFRODAD et EURODAD reprennent pour exhorter les créanciers à prendre une décision et à annuler les dettes du Libéria immédiatement, sans conditions et selon le principe d’additionnalité, afin de soutenir la reconstruction et le développement du Libéria en période de post-conflit. Toute solution intermédiaire sera insuffisante. EURODAD informera ses lecteurs de l’issue de la conférence de donateurs dès que ces informations seront disponibles. Remarque : Les principaux créanciers du Libéria sont : l’Allemagne (232 millions de USD), le Royaume-Uni (76 millions de USD), l’Italie (51 millions de USD), le Danemark (17 millions de USD), la France (16 millions de USD), la Norvège (9 millions de USD) et la Suède (9 millions de USD). Dans de nombreux cas (pour ne pas dire tous), les intérêts et frais de pénalités représentent plus de la moitié des créances. Lien vers la lettre : http://www.eurodad.org/articles/default.aspx ?id=761 A lire également : What will the EU do on Liberia : http://www.eurodad.org/articles/default.aspx ?id=741 Liberia needs urgent debt cancellation, say campaigners : http://www.eurodad.org/articles/default.aspx ?id=734 Arrears Clearance, Loan Laundering and Creditor Co-responsibility : http://www.eurodad.org/articles/default.aspx ?id=709 |
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