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Site(s) web :

Collectif des Organisations Démocratiques de Masse et de Partis Politiques contre l’impunité au Burkina Faso :
abc Burkina :
Confédération Générale du travail du Burkina :
Réseau National de Lutte contre la Corruption :
Thomas Sankara Web Site :
http://www.thomassankara.net/
Cofanzo :
Forum social du Burkina :
http://www.forumsocialburkina.info/
ATTAC Burkina :
Confédération paysanne du Faso :


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Appel à la mobilisation contre la vie chère et pour les libertés démocratiques et syndicales

25 février 2008
-


Les 20, 21 et 22 février 2008 certaines capitales régionales du Burkina, en l’occurrence Bobo Dioulasso, Ouahigouya et Banfora ont été secouées par de violentes manifestations contre la vie chère que l’on pourrait qualifier de véritables émeutes de la faim, conséquences de la flambée vertigineuse des prix des produits de grande consommation que sont le pain, le riz, le sucre, l’huile, le maïs, le mil, le savon, etc…

Comme l’a si bien dit le journal « Le pays » dans sa rubrique Dialogue intérieur du vendredi 22 février 2008 : « C’était prévisible ». En effet tout comme la plupart des journaux de la place qui ne cessaient de tirer la sonnette d’alarme sur cette flambée des prix, ce journal, dans la même rubrique du 31 janvier 2008 écrivait : « l’augmentation du coût de la vie plombe la consommation, elle piège les efforts de développement. Enfin elle fait le lit des révoltes des populations qui ne veulent pas mourir. Et les autorités seraient bien inspirées d’en avoir conscience. » A ces multiples interpellations de nos médias, il faut ajouter les manifestations et autres interpellations des organisations syndicales individuellement et dans le cadre de l’unité d’action. « Laissez- les s’agiter, quand ils seront fatigués, ils vont arrêter... » entend - on commenter certains dignitaires du régime qui affichent un mépris injurieux vis-à-vis des préoccupations des travailleurs en particulier et de notre peuple en général.

Que dire du dialogue social entre Gouvernement et Syndicats ? Si nous reconnaissons que l’unité d’action a produit des acquis importants ces dernières années, il reste cependant clair que le gouvernement fait une véritable fuite en avant sur la question du pouvoir d’achat des travailleurs du public et du privé. A propos du relèvement des salaires par exemple, prévue pour être discutée en 2005, cette question a été renvoyée en 2007 puis en 2008. Du reste, les salaires du public sont bloqués par les dispositions iniques de la Reforme Globale de l’Administration Publique (RGAP). Pour les travailleurs du secteur privé, c’est un véritable blocage par le Conseil National du Patronat Burkinabé qui est constaté aussi bien sur les salaires que sur le règlement des dossiers sociaux. Le refrain du disque désormais usagé de « l’Etat n’a pas les moyens... » a été régulièrement servi. Et pourtant tout le monde voit le train de vie des dignitaires du pouvoir et leurs alliés de tous bords. Peut-on se contenter aujourd’hui de déclarations d’intention et autres promesses ? Le gouvernement à travers un communiqué laconique constate l’augmentation des produits de grande consommation de l’ordre de 10 à 67% en l’espace d’un mois. Augmentation qui selon lui ne s’explique pas. En rappel, une délégation du gouvernement, sur instruction de Son Excellence M. le Premier Ministre, a rencontré les organisations syndicales le mardi 12 février pour les informer qu’il envisageait des mesures pour « soulager les populations ». Depuis, silence radio. Gouverner, c’est aussi prévoir a-t- on coutume de dire.

Or, tout le long de l’année 2007, et particulièrement depuis décembre 2007, les consommateurs assistent impuissants à la valse des étiquettes des prix des produits de grande consommation avec des conséquences incalculables sur les conditions de vie des ménages. A titre d’exemples :
- le kg de riz importé est passé de 230 FCFA à 300 FCFA
- l’huile est passée de 600FCFA à 900 FCFA
- la baguette de pain est passée de 120 FCFA à 130 FCFA
- le kg de sucre en morceaux de 550 FCFA à 650 FCFA
- le savon (grosse boule) de 465 FCFA à 600 FCFA
- l’essence super 91 de 655 FCFA à 670 FCFA

Pendant ce temps, les salaires des travailleurs tant au niveau du public que du privé ne connaissent aucune amélioration depuis des années malgré les annonces à grandes pompes d’un taux de croissance de 5 à 6% par le gouvernement dont la préoccupation essentielle est de satisfaire les institutions de Brettons Woods que sont la Banque mondiale et le FMI, géniteurs des Programmes d’Ajustement Structurels (PAS) qui ont mis à genou toutes nos économies. Avec les PAS, c’est le libéralisme sauvage qui a été institué avec entre autres conséquences la suppression de tous les mécanismes de contrôle des prix et de la qualité des produits de consommation courante. Cela, nos autorités ne l’ignoraient pas en adhérant au PAS. Il importe de rappeler que dès 1990, des organisations syndicales ont dénoncé avec la dernière énergie l’option de libéralisation de notre économie contrairement aux déclarations péremptoires du Premier Ministre. En fait, ce qui préoccupait nos dirigeants c’était les milliards frais injectés dans le pays par les PAS. Il n’est en effet un secret pour personne aujourd’hui que ces milliards ont fait l’objet de détournements crapuleux de la part des différents clans mafieux du pouvoir de la IVème République et leurs alliés divers qui vivent dans un luxe insultant. En effet, on se connaît tous dans ce sahel où il est difficile de se camoufler. Fils de paysans pour la plupart, qui n’ont pu hériter d’aucun oncle ou tante milliardaire, nos nouveaux riches narguent le peuple avec leurs biens faramineux mal acquis, laissant des millions de FCFA entre les mains de leurs rejetons qui, évidemment, les claquent sans retenue dans des boites de nuit.

Pendant ce temps le peuple travailleur croupit sous le poids de la misère et des épidémies à l’exemple de la méningite qui fait des ravages en ce moment même au sein des populations.

Quand vous tentez d’en parler on vous traite d’aigri et de jaloux. Totalement coupés des masses nos nouveaux riches n’ont nullement vu venir les événements de Bobo, Banfora et Ouahigouya. Loin d’être de manifestations de simples vandales comme l’a dit le ministre de l’économie et des finances à la Télévision nationale, ces événements sont des signes évidents d’un ras le bol généralisé des populations face à la cherté de la vie, qui ne savent plus à quel saint se vouer dans ce contexte de paupérisation généralisée.

Au regard d’une telle situation doublée de la remise en cause des libertés démocratiques et syndicales par le pouvoir de la IVeme République (cf. les sanctions prises contre les militants du SAMAE et du SATB), la question de la mobilisation et de la lutte sont d’une actualité brûlante pour des actions de grande envergure contre la vie chère, contre la corruption, contre la fraude, contre l’impunité et pour les libertés démocratiques et syndicales. Le dialogue social n’est constructif que s’il se mène sur des bases saines et au profit des intérêts bien compris du peuple ! De toute façon, l’expérience des peuples et notre propre expérience nous enseignent que seule la lutte paie. En conséquence, le Collectif syndical CGT-B met en garde les autorités contre l’usage de la répression comme réponse aux préoccupations populaires qui sont à la base des manifestations qu’organisent les différentes couches populaires. C’est l’occasion pour nous de dénoncer l’arrestation arbitraire dont a été victime un de nos militants à Bobo - Dioulasso. En effet, le camarade SANOU Seydou, militant du SYNTER, nullement mêlé aux manifestations, a été arrêté à son domicile le 21 février à 2h du matin et libéré à 11h sans aucun motif avoué et sans qu’aucune question ne lui ait été posée.

Le nouveau Directeur Général du FMI, M. Dominique Strauss Khan, en visite officielle au Burkina Faso, le 25 février déclare sur RFI « qu’il n’y a rien à faire au risque de compromettre durablement le développement économique du pays... peut- être quelques réajustements fiscaux... », faisant fi de la réponse du peuple face à la vie chère. Notre Collectif Syndical pense que le gouvernement serait mieux inspiré d’écouter plutôt les interpellations du peuple.

Aussi, notre Collectif syndical invite-t- il le gouvernement :
- à réinstaurer le contrôle des prix des produits de première nécessité ;
- à protéger les produits de notre faible tissu industriel et ceux de notre agriculture ;
- à arrêter de pressurer le peuple par des impôts et taxes injustes comme les deux nouvelles taxes instaurées dans le budget de l’Etat exercice 2008 que sont la taxe de développement communal et la taxe de soutien à l’électrification rurale ;
- à convoquer instamment toutes les parties au dialogue social pour un relèvement des salaires et pensions aussi bien dans le privé que dans le public ;
- à respecter et faire respecter les libertés démocratiques et syndicales par des mesures d’annulation des sanctions prises contre les militants du SAMAE, du SATB, le règlement des dossiers sociaux relevant d’employeurs privés, etc.
- à prendre des mesures énergiques contre l’impunité, la fraude et la corruption et pour la réduction du train de vie de l’Etat.

Enfin, notre collectif syndical lance un appel pressant à nos militants, à toutes les travailleuses et travailleurs de nos villes et campagnes des secteurs public, privé et informel à se mobiliser et à renforcer encore d’avantage l’unité d’action syndicale. Cet appel s’adresse également aux autres organisations de la société civile qui ont à cœur la défense effective des droits économiques et sociaux des populations pour des actions communes contre la cherté de la vie et pour les libertés démocratiques et syndicales.

NON A LA VIE CHERE !

NON A LA REPRESSION COMME REPONSE AUX ANGOISSES DES POPULATIONS !

EN AVANT POUR DES LUTTES MASSIVES ET FRUCTUEUSES CONTRE LA VIE CHERE !

Fait à Ouagadougou, le 25 février 2008.

Ont signé :

- Tolé SAGNON, Secrétaire Général, CGT-B
- Idrissa Kaboré, Secrétaire Général, SATB
- Tahirou TRAORE, Secrétaire Général, SYNATEB
- Valentin SAWADOGO, Secrétaire Général, SYNATEL,
- Justin COULIBALY, Secrétaire Général, SYNATIC,
- Sansan Victor B. HIEN, Secrétaire Général, SYNTAS





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