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Travail - Emploi - Syndicalisme
Graves violations des normes fondamentales du travail au Bénin, au Burkina Faso et au Mali |
30 juin 2004 - http://www.icftu.org/ La CISL a publié aujourd’hui un nouveau rapport sur les normes fondamentales du travail au Bénin, au Burkina Faso et au Mali. Ce rapport pointe du doigt les problèmes auxquels sont confrontés les travailleurs et les syndicats dans ces trois pays. Le rapport, dont la publication devait coïncider avec celle de l’examen des politiques commerciales de l’OMC cette semaine, souligne les violations répétées de droits fondamentaux des travailleurs tels que le droit de former des syndicats et de négocier collectivement. Des restrictions légales existent sur le droit de grève, notamment pour les fonctionnaires, qui se trouvent confrontés à de graves limitations quant à l’exercice de ce droit. On peut citer par exemple des restrictions excessives quant à la période de préavis exigée avant le lancement des grèves. La majorité de la population active dans ces trois pays est employée dans l’économie informelle, principalement dans l’agriculture de subsistance, et aucun des gouvernements ne prend les mesures nécessaires pour garantir le respect des droits fondamentaux des travailleurs concernés. Au Bénin, au Burkina Faso et au Mali, les femmes sont généralement employées dans des emplois peu qualifiés et mal rémunérés. On les trouve souvent dans le secteur informel, en particulier dans l’agriculture de subsistance. Le rapport de la CISL dénonce les problèmes de discrimination et d’égalité des salaires. Les écarts de salaires sont de l’ordre de 30% dans le secteur public au Mali et de 15% dans le secteur privé. Le taux d’alphabétisation des femmes est très bas dans l’ensemble de ces trois pays : il se limite à 12% au Mali, 9% au Burkina Faso et 18% au Bénin. Le travail des enfants est largement répandu dans l’ensemble des trois pays et la mise en application de la législation se limite souvent au secteur formel. La plupart des enfants travaillent dans le domaine informel, surtout dans l’agriculture (fermes et plantations familiales), mais aussi comme vendeurs et domestiques. Selon les statistiques provenant du ministère du Travail du Burkina Faso, 50% des enfants étaient employés dans l’une ou l’autre activité en 2000. Le taux de fréquentation scolaire est très faible dans les trois pays, en particulier chez les filles. Très peu d’enfants poursuivent leur scolarité au niveau secondaire, et les enfants qui habitent en zone rurale n’ont souvent qu’un accès limité à l’enseignement. Bien que le Bénin, le Burkina Faso et le Mali aient ratifié les normes fondamentales sur le travail forcé, cette pratique continue à exister. De nombreuses femmes et enfants font l’objet de trafics et sont contraintes à la prostitution, au travail forcé dans les plantations et au travail domestique. En outre, beaucoup d’enfants sont vendus à des pays avoisinants (tels que le Togo et la Côte d’Ivoire) et contraints de travailler dans des plantations ou comme domestiques dans des conditions extrêmement précaires et dangereuses, en échange d’un salaire dérisoire ou en absence de toute rémunération. Le rapport fait également état de l’importance vitale des exportations de coton pour les trois pays d’Afrique de l’Ouest, tant en termes de développement et de diminution de la pauvreté qu’en termes de stabilité sociale et politique. Il appelle à la suppression des subsides versés aux producteurs de coton par les USA et l’ Union européenne. En conclusion, la CISL demande instamment aux gouvernements du Bénin, du Burkina Faso et du Mali d’appliquer les normes fondamentales du travail qu’ils ont ratifiées et d’adapter leur législation en vertu des conventions 87 et 138 de l’Organisation internationale du travail. De plus, les gouvernements doivent mettre en oeuvre des mesures effectives visant à augmenter la participation des femmes dans l’économie formelle, y compris pour les postes à responsabilité, et à améliorer le niveau de formation des femmes. La CISL met l’accent sur l’obligation des gouvernements d’abolir le travail des enfants tout en augmentant le taux de fréquentation scolaire et l’accès à l’enseignement. Les trois gouvernements doivent mettre en oeuvre les mesures nécessaires pour abolir le travail forcé (en particulier le trafic d’enfants contraints de travailler dans les plantations ou comme domestiques) et enregistrer des progrès significatifs dans l’éradication des trafics de femmes et d’enfants vers les pays voisins. |
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