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les violences sexuelles et les autres atteintes aux droits humains doivent cesser - - 22 février 2011


Voir également :


Mali : Déclaration sur les crises en Côte d’Ivoire, en Libye et ailleurs dans le monde
Burkina Faso : Message de la CCVC à l’occasion du meeting 19 mars 2011
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Travail - Emploi - Syndicalisme : Africa: Insecurity, political unrest and armed conflict at the root of trade union rights violations
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Site(s) web :

Attac Côte d’Ivoire :
Mouvement Ivoirien des Droits Humains :
Coalition Ivoirienne "publiez ce que vous payez" :
Convention de la Société Civile Ivoirienne (CSCI) :


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« Ils ont regardé sa carte d’identité et l’ont abattu. » Retour sur six mois de violences post-électorales en Côte d’Ivoire - Un rapport d’Amnesty International - 25 mai 2011 (PDF - 2.2 Mo)
Terrorisés et abandonnés : l’anarchie, le viol et l’impunité dans l’ouest de la Côte d’Ivoire - Un rapport d’Human Rights Watch - 22 octobre 2010 (PDF - 790.1 ko)
« La meilleure école » : la violence estudiantine, l’impunité et la crise en Côte d’Ivoire - Un rapport d’Human Rights Watch - 21 mai 2008 (PDF - 1.9 Mo)
Chocolat Chaud : Comment le cacao a alimenté le conflit en Côte d’Ivoire - Un rapport de - 8 juin 2007 (PDF - 2 Mo)
Côte d’Ivoire : le coût de l’impasse politique pour les droits humains - Un rapport d’Human Rights Watch - 21 décembre 2005 (PDF - 316 ko)
Il est temps de désarmer les esprits, les plumes et les micros - Un rapport de Reporters sans frontière - 16 septembre 2005 (PDF - 1.3 Mo)
Un pays au bord du gouffre - Un rapport d’Human Rights Watch sur la précarité des droits humains et de la protection civile en Côte d’Ivoire - 3 mai 2005 (PDF - 273 ko)

Des promotions au sein de l’armée effectuées au mépris des victimes d’exactions
Le président Ouattara n’honore pas sa promesse d’instaurer une justice impartiale

5 août 2011
- http://www.hrw.org/


Les promotions dont viennent de bénéficier en Côte d’Ivoire deux officiers supérieurs fortement soupçonnés d’être impliqués dans de graves crimes suscitent de sérieuses inquiétudes quant à la réalité de l’engagement du président Alassane Ouattara à mettre fin à l’impunité et à rendre justice aux victimes, a déclaré Human Rights Watch aujourd’hui.

Le 3 août 2011, le président Ouattara a approuvé la promotion de Chérif Ousmane au poste de commandant-en-second du Groupe de sécurité de la présidence de la République. Pendant la bataille finale pour le contrôle d’Abidjan, Ousmane était le chef des opérations des Forces républicaines dans le quartier de Yopougon, où de nombreuses personnes considérées comme des partisans de Laurent Gbagbo ont été victimes d’exécutions extrajudiciaires.

M. Ouattara a également nommé Martin Kouakou Fofié chef de la Compagnie territoriale basée dans la ville de Korhogo, dans le nord du pays. Fofié est l’un des trois individus à avoir été inscrits sur la liste des personnes sanctionnées par le Conseil de sécurité des Nations Unies en 2006, pour avoir commandé des forces ayant commis de graves violations des droits humains et du droit humanitaire international.

« Le gouvernement Ouattara a promis à plusieurs reprises de rompre avec le passé, époque pendant laquelle les forces de sécurité étaient au-dessus de la loi » a déclaré Daniel Bekele, directeur de la division Afrique à Human Rights Watch. « Et pourtant, plutôt que de créer une armée susceptible de respecter l’État de droit, M. Ouattara a décerné des promotions à des hommes qui étaient à des postes de commandement lorsque des atrocités étaient commises et qui devraient faire l’objet d’enquêtes au lieu de recevoir des récompenses. »

Plus de 3000 civils ont été tués et plus de 150 femmes ont été violées pendant les six mois de violences consécutives au refus de l’ancien président Gbagbo de reconnaître les résultats de l’élection présidentielle de novembre 2010, selon lesquels M. Ouattara était le vainqueur.

En dépit de fréquentes promesses d’une justice impartiale, le gouvernement Ouattara n’a inculpé aucun membre des Forces républicaines - les troupes qui l’ont soutenu dans ses efforts pour écarter M. Gbagbo du pouvoir et qui constituent désormais l’armée du pays - pour les graves crimes commis durant la période post-électorale. En revanche, plus de 70 responsables du camp Gbagbo ont été inculpés par des procureurs civils ou militaires.

Human Rights Watch, une commission internationale d’enquête mise sur pied par le Conseil des droits de l’homme des Nations Unies, la Division des droits de l’homme de l’Opération des Nations Unies en Côte d’Ivoire (ONUCI), Amnesty International et la Fédération internationale pour les droits de l’homme ont toutes documenté des cas de crimes de guerre et d’actes pouvant être considérés comme des crimes contre l’humanité, commis par les forces des deux camps.

Le 3 août, M. Ouattara a officiellement affecté à des unités de l’armée ivoirienne intégrée de nombreux hommes qui avaient longtemps tenu des postes de commandement au sein de l’ancienne armée rebelle, les Forces Nouvelles. Les officiers et soldats des Forces Nouvelles constituaient la grande majorité des Forces Républicaines créées par M. Ouattara dans un décret de mars 2011. Un mois plus tard, le 11 avril, les Forces Républicaines ont arrêté M. Gbagbo et installé M. Ouattara au pouvoir, bien que les combats se soient poursuivis pendant plusieurs semaines.

La promotion d’Ousmane suscite des préoccupations quant à l’impartialité de l’armée. Un soldat ayant appartenu à la « Compagnie Guépard » qu’il commandait a affirmé à Human Rights Watch qu’Ousmane avait lui-même ordonné l’exécution de 29 prisonniers début mai, un jour qu’il était furieux d’avoir perdu plusieurs soldats dans les combats. Ousmane a longtemps été le commandant des Forces Nouvelles à Bouaké.

Fofié, qui était le commandant de la zone rebelle basé à Korhogo en 2006, est le seul membre des Forces Nouvelles à avoir été inscrit sur la liste des personnes sanctionnées par l’ONU cette année-là. Dans son exposé des raisons pour lesquelles il était frappé d’une interdiction de voyager et d’un gel de ses avoirs à l’étranger, qui sont toujours en vigueur, le Comité des sanctions du Conseil de sécurité avait affirmé : « Les forces placées sous son commandement ont recruté des enfants soldats, commis des enlèvements, soumis des personnes au travail forcé, abusé sexuellement de femmes, effectué des arrestations arbitraires et commis des meurtres extrajudiciaires, tous actes contraires aux conventions sur les droits humains et au droit humanitaire international. »

En outre, selon un rapport rédigé à l’époque par IRIN, un service d’information géré par le responsable du Bureau de coordination des affaires humanitaires de l’ONU, il ressort que : « Selon l’ONU, Fofié serait en partie responsable de l’une des plus graves violations des droits de l’homme enregistrées au cours du [premier] conflit [ivoirien]. En juin 2004, un conflit de leadership au sein du mouvement rebelle […] se termine par des affrontements entre factions rebelles. Les hommes de Fofié répriment sévèrement l’insurrection dans la ville de Korhogo et arrêtent de nombreux combattants dissidents. Quelques jours plus tard, les forces françaises de maintien de la paix signalent la présence d’une centaine de 100 corps à la morgue de la ville. D’autres victimes de cette répression ont également été découvertes aux alentours de Korhogo, les mains liées et exécutées d’une balle dans la tête. En juillet, une équipe d’enquêteurs de l’ONU spécialistes des droits de l’homme découvre près de Korhogo une fosse commune contenant au moins 99 corps. L’enquête conclut qu’au moins 60 de ces victimes sont mortes asphyxiées, après plusieurs jours de détention dans des conteneurs scellés, sans eau ni nourriture. »

« Même comparé à la conduite de l’ancienne armée rebelle, le comportement de Fofié s’est révélé particulièrement épouvantable, ce qui a contraint le Conseil de sécurité à agir », a ajouté Daniel Bekele. « Son intégration dans la nouvelle armée de la Côte d’Ivoire se fait au mépris des nombreuses victimes de ses forces, parmi lesquelles des enfants enrôlés comme soldats sous son commandement. »





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