“Les récents événements en Somalie ont montré que les violations de la liberté de la presse par le gouvernement et les milices s’inscrivent dans leur volonté de contrôler les informations diffusées sur le pays aussi bien à l’intérieur qu’à l’extérieur” a dit Gabriel Baglo, le Directeur du Bureau Afrique de la FIJ. "Ces événements qui vont de la détention à l’interrogatoire de journalistes ont créé une atmosphère de danger et d’incertitude pour les personnels des médias. "

Le 1er juin, la journaliste Maryan Mohammud de la Radio Shabelle a été violemment battue à Baidoa et l’exercice de sa profession lui a été interdit dans la ville.

Le 18 juin, l’unité de diffusion à Baidoa de Radio Shabelle, basée à Mogadiscio a été fermée. Deux journalistes ont été brièvement détenus après l’opération conduite par des hommes armés agissant sous les ordres du Ministre de l’Intérieur, le Colonel Hassan Mohammed Nur.

Le 23 Juin, le caméraman freelance suédois Martin Adler a été assassiné par un inconnu lors d’une marche organisée par l’Union des Tribunaux Islamiques, à Mogadiscio. L’auteur de ce brutal meurtre court toujours.

Le 27 juillet, le correspondant du New York Times Jeffrey Gettleman, le photographe du Times Jehad Nga et le journaliste somalien Abukar Mohammed Abdirahman ont été emmenés dans un char par des soldats du gouvernement et interrogés pendant près d’une heure. Ils ont par la suite été libérés et Gettleman et Nga ont pu quitter le pays.

Reuters a annoncé que ses journalistes en mission à Baidoa la semaine dernière ont été interdits de prendre des photos par les autorités. Selon un article de Reuters, les islamistes nouveaux maîtres de Mogadiscio soutiennent que des troupes éthiopiennes sont dans la ville pour soutenir le gouvernement en cas de conflit.

“Le gouvernement est en train d’étouffer la liberté de la presse avec ces pressions politiques” a dit le Secrétaire Général du syndicat de journalistes somaliens NUSOJ Omar Faruk Osman. “Les journalistes font de l’auto censure par peur pour leur vie ".

La déclaration du NUSOJ au sortir de l’Assemblée Générale du 21 juillet a condamné toutes les violations de la liberté d’expression dans le pays et a appelé les autorités de traduire en justice les responsables des crimes contre les journalistes.