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Voir également :


Travail - Emploi - Syndicalisme : Graves violations des normes fondamentales du travail au Bénin, au Burkina Faso et au Mali


Site(s) web :

Collectif des Organisations Démocratiques de Masse et de Partis Politiques contre l’impunité au Burkina Faso :
abc Burkina :
Confédération Générale du travail du Burkina :
Réseau National de Lutte contre la Corruption :
Thomas Sankara Web Site :
http://www.thomassankara.net/
Cofanzo :
Forum social du Burkina :
http://www.forumsocialburkina.info/
ATTAC Burkina :
Confédération paysanne du Faso :


Dernier(s) document(s) :

Le Burkina Faso dans la tourmente de la mondialisation - Projet de Forum social du Burkina - 28-30 mars 2007 - 30 janvier 2007 (Word - 109 ko)
Rapport alternatif au Comité sur l’élimination de la discrimination à l’égard des femmes - par le Mouvement burkinabé des droits de l’Homme et des peuples (MBDHP) - 4 août 2005 (PDF - 147.4 ko)

Message de la Coordination nationale du Collectif au meeting du 8e anniversaire des assassinats de Sapouy
13 décembre 1998 - 13 décembre 2006

13 décembre 2006
-


Compagnons de lutte du pays réel, la Coordination nationale du Collectif vous salue ! En ce huitième anniversaire de l’abominable crime de Sapouy qui a vu se consumer dans les flammes Norbert ZONGO et ses compagnons d’infortune et comme vous le savez déjà, le Collectif a perdu un de ses fidèles appuis, une immense et respectueuse personnalité, du pays réel, du Burkina Faso, d’Afrique et du monde, le Professeur Joseph KI-ZERBO.

En votre nom, le bureau de la Coordination a pris part aux différentes étapes des obsèques du professeur et a pris la parole à TOMA pour rendre un hommage solennel à l’illustre disparu en ces termes.

«  Professeur Joseph KI-ZERBO, NA AN LAARA, AN SAARA ’’, telle est la formule que vous avez lancée, dans le feu de la lutte du Collectif contre l’impunité, devenue aujourd’hui un slogan du Collectif, un des précieux enseignements que vous léguez aux populations burkinabé et africaines, à la jeunesse en particulier, pour lui indiquer la voie difficile mais indispensable de la lutte.

Le crime crapuleux et abominable de Sapouy qui a vu se consumer dans les flammes, le journaliste Norbert ZONGO, a heurté les consciences. Vous n’avez pas hésité un seul instant à mettre à la disposition du mouvement "trop, c’est trop" votre notoriété, votre sagesse, votre carrure d’intellectuel, de patriote, de nationaliste et de panafricaniste, pour maintenir et consolider le Collectif.

Tant que vos forces vous l’ont permis, vous avez bravé le soleil et la pluie, la répression, battant le pavé avec le pays réel, parmi vos enfants et petits - enfants pour leur indiquer la voie à suivre, qui est celle de la lutte pour la vérité et la justice, pour un état de droit véritablement démocratique au Burkina faso.

Professeur, vos prises de paroles pendant les manifestations du Collectif, étaient des moments très attendus, de véritables séances d’éducation populaire, de conscientisation et d’espoir placé en la jeunesse, qui n’oubliera pas vos enseignements.

Aujourd’hui, vous êtes placé dans une position couchée. Cependant, vous n’êtes pas mort. Car, par votre engagement, par vos actions et vos prises de position courageuses, par vos précieux enseignements, vous restez et demeurerez parmi nous et parmi les générations futures.

Dans quelques jours, le Collectif commémorera le 8ème anniversaire du drame de Sapouy. Nul doute que l’ensemble des militantes et des militants du pays réel qui seront rassemblés pour dire NON au non - lieu, auront leur pensée tournée vers vous.

Pr Joseph KI-ZERBO, le Collectif des organisations démocratiques de masse et de partis politiques, ses structures, ses militants, le pays réel vous rend un hommage hautement mérité et s’engage à poursuivre la lutte.

Le Collectif, présente à Jacqueline KI-ZERBO, brave et digne compagne du Professeur KI-ZERBO, aux enfants, aux petits - enfants, à toute la famille au sens africain du terme, ses profondes et sincères condoléances.

Professeur, vous vous êtes endormi ce jour désormais inoubliable du lundi 4 décembre 2006, reposez en paix, que la terre de Toma, du Burkina Faso et d’Afrique vous sois légère ! »

Compagnons de lutte, observons 1mn de silence en sa mémoire !

Compagnons de lutte du pays réel,

Notre mobilisation ce matin à travers tout le pays, montre que le pays réel a ressenti le non - lieu prononcé par le juge dans le dossier Norbert ZONGO, comme un second assassinat de Norbert ZONGO et de ses compagnons d’infortune, comme une forfaiture inacceptable.

En effet, c’est le mercredi 19 juillet 2006, que toutes les femmes et tous les hommes épris de justice ont appris avec émoi, indignation et révolte, l’ignominie de la justice de la IVème République.

Ce jour là, Abdoulaye BARRY et Adama SAGNON, respectivement Procureur Général et Procureur du Faso, annonçaient au cours d’une conférence de presse, que le Juge Wenceslas ILBOUDO venait de prononcer un Non-lieu pour Marcel KAFANDO, unique inculpé dans l’assassinat du journaliste émérite Norbert ZONGO. Pire, l’Ordonnance de Non-lieu ne concerne pas seulement Marcel KAFANDO. En effet, le Juge Wenceslas dans ladite Ordonnance indique non seulement qu’il n’y a plus lieu de poursuivre Marcel KANFANDO, mais également qu’il n’ y a pas lieu non plus de poursuivre quiconque. En clair, au terme de son instruction, le Juge Wenceslas estime que ni Marcel KAFANDO, ni personne d’autre n’est l’auteur de l’assassinat de Norbert ZONGO et de ses trois compagnons.

Cette décision sera confirmée le 16 août 2006, par la Cour d’Appel de Ouagadougou, la partie civile ayant fait appel. Le pouvoir de la IV° République venait ainsi de décider d’enterrer le dossier Norbert ZONGO.

Compagnons de lutte du pays réel,

- Est ce que le dossier Norbert ZONGO peut être enterré ?
- Un tel dossier peut-il être enterré ?

Bien sûr que NON !

En effet, face à cette décision honteuse de la justice burkinabé, les réactions de rejets du Non-lieu et l’exigence de la réouverture du dossier ne se sont pas faites attendre. Ces réactions de désapprobation collectives et individuelles, ont été enregistrées aux niveaux des partis politiques, de syndicats, d’organisations de masse, d’institutions, de Représentations diplomatiques, etc., tant au niveau national qu’international.

Compagnons de lutte du pays réel,

Que s’est -il passé pour qu’on en arrive là ?

Rappelez- vous, c’était le dimanche 13 décembre 1998, à 7 km de Sapouy, localité située à une centaine de km au sud de Ouagadougou, Norbert ZONGO, journaliste de renom, Président de la Société des éditeurs de la presse privée du Burkina Faso (SEP), Directeur de Publication de l’hebdomadaire “L’INDEPENDANT”, trouvait la mort avec trois de ses compagnons dont son frère Ernest ZONGO et deux de ses collaborateurs, Blaise ILBOUDO et Ablassé Abdoulaye NIKIEMA (son chauffeur).

Comment oublier que des premiers témoignages sur les lieux, des éléments relevés, le MBDHP indiquait qu’il ne s’agissait pas d’un accident mais bel et bien d’un crime odieux apparemment bien préparé et exécuté ;

Comment oublier que Norbert ZONGO et ses trois compagnons d’infortune ont été lâchement assassinés et brûlés de manière barbare et bestiale aux environs de 16 heures à Sapouy ;

Comment oublier, ces photographies absolument violentes, insoutenables, révoltantes montrant les restes du corps du journaliste Norbert ZONGO, réduites en quelques amas de chair carbonisée ;

Comment oublier, que Norbert Zongo aimait aussi la vie, qu’il avait une femme et des enfants, qu’il se battait quotidiennement pour gagner durement sa vie, qu’il était un intellectuel patriote qui avait compris la responsabilité sociale qui était la sienne puisqu’il était à la disposition de tous ? Il écrivait régulièrement dans sont journal ceci : «  Il n’y a pas d’avenir pour un Homme dans un pays sans avenir ».

Chers amis, Compagnons de lutte du pays réel,

Qui vouait une telle haine contre le journaliste, Norbert ZONGO ? Et pourquoi le pouvoir de IVème République veut-il enterrer le dossier Norbert ZONGO ?

Face au drame de SAPOUY, notre peuple à travers ses différentes composantes, s’est donné un cadre inédit de lutte qu’est le Collectif des Organisations Démocratiques de Masse et de Partis Politiques (C.O.D.M.P.P ).

La lutte des militants du Collectif que vous êtes a permis, entre autres, la mise en place de la Commission d’Enquête Indépendante (CEI) dont les travaux ont éclairé l’opinion publique nationale et internationale sur les assassinats de Norbert ZONGO et des ses trois compagnons le 13 Décembre 1998 à Sapouy, sur les exécutants et leurs commanditaires.

Rappelez - vous en effet, que le rapport de la CEI concluait en substance :

- Que Norbert ZONGO et ses trois compagnons ont été tués par balles, aspergés d’alcool, puis brûlés ;
- Qu’il s’est agit d’un assassinat prémédité, minutieusement préparé, froidement exécuté et avec professionnalisme ;
- Que les armes utilisées sont : Un (1) revolver de calibre 38 spécial ou 357 magnum ; des fusils calibre 12 semi-automatique dont l’un de marque VALTRO généralement utilisé par la police ou l’armée ;
- Que des éléments du régiment de la sécurité présidentielle, appartenant plus précisément à la sécurité rapprochée du Président du Faso, Blaise COMPAORE (véritable chef du CDP) sont de “ sérieux suspects ”. Ce sont : le soldat Christophe KOMBACERE, le soldat Ousseini YARO, le caporal Wampasba NACOULMA, le sergent Banagoulo YARO, le sergent Edmond KOAMA et l’adjudant Marcel KAFANDO ;
- Que les motifs, d’ordre essentiellement politique, sont liés à l’activité journalistique de Norbert ZONGO, aux enquêtes qu’il menait depuis des années et notamment sur les récentes investigations concernant la mort de David OUEDRAOGO, chauffeur de François COMPAORE, frère cadet du Président Blaise COMPAORE et Conseiller à la Présidence ;
- Qu’il existe ainsi un lien étroit entre l’affaire David OUEDRAOGO et celle de Sapouy ;
- Le rapport de la CEI indique que la responsabilité de l’Etat était engagée ainsi que des opérateurs économiques tels que Oumarou KANAZOE, Alizeta OUEDRAOGO (Alizet Gando), Frank Alain KABORE et autres, tous liés au pouvoir de la IVème République.

Rappelez - vous compagnons de lutte, que face à ces conclusions claires du rapport, face à la pression du Collectif, le chef de l’Etat fut obligé de reconnaître que notre pays traverse une grave crise sociale et politique, mais se réfugia derrière un collège de sages qui, disait-il, « passera en revue dans les meilleurs délais ( 45 jours) tous les problèmes pendants qui sous- tendent la crise actuelle (de 1960 à nos jours ) et proposera des recommandations à même d’emporter l’adhésion de tous les protagonistes de la scène politique nationale (...) et devant aboutir à la réconciliation des cœurs et la consolidation de la paix sociale ».

Le Collège de Sages en effet, malgré les insuffisances de ses recommandations, confirmait la pertinence et la justesse de la lutte du Collectif contre l’impunité, pour la vérité et la justice sur l’assassinat de Norbert ZONGO et de ses compagnons d’infortune, pour la vérité et la justice sur le dossier David OUEDRAOGO et des autres crimes impunis ; pour les libertés, la démocratie et le progrès social.

Au vu de ces recommandations, le Collectif exigeait en conséquence que :

- les six "sérieux suspects" et François COMPAORE soient arrêtés et écroués en attendant leur jugement ;

- les opérateurs économiques mis en cause dans le rapport de la Commission d’Enquête Indépendante (CEI) tels que Oumarou KANAZOE, Alizet OUEDRAOGO (Alizet Gando), Frank Alain KABORE et autres soient mis aux arrêts ;

- Une réforme profonde de la justice soit réalisée sans délai, au regard de la défiance des justiciables envers cette institution et au regard de l’exigence de vérité et de justice sur les dossiers Norbert ZONGO, David OUEDRAOGO et autres ;

- les milices armées, recrutées et dirigées pour la plupart par des ministres, des députés, des maires (...) soient désarmées et sanctionnées ;

- le chef de l’Etat lui même se mette à la disposition du juge d’instruction parce qu’il est établi qu’il a été régulièrement tenu informé, du début à la fin, de la présence de David OUEDRAOGO au sein du conseil.

Compagnons de lutte du pays réel,

Comment, avec tous les éléments contenus dans le rapport de la CEI ainsi que les recommandations du rapport du collège de sages, le pouvoir de la IVè République peut - il tenter un passage en force pour enterrer le dossier Norbert ZONGO à travers le non - lieu pour Marcel Kafando et pour X ?

Pourquoi le pouvoir de la IVè République, choisit- il seulement maintenant, en ce début de quinquennat du Président COMPAORE, pour tenter d’enterrer le dossier Norbert ZONGO ? Nous devons retenir un fait très important : c’est la lutte du Collectif qui a contraint le pouvoir de la IVè République à des concessions et à des réformes politiques importantes. C’est lorsque la pression du Collectif a baissé que le pouvoir et sa justice aux ordres, ont cru le moment venu de tenter un enterrement du dossier Norbert ZONGO !

Est-ce que le dossier Norbert ZONGO peut être enterré ?

Est ce que ce dossier peut être enterré ?

NON et NON Bien sûr !

Compagnons de lutte ;

La lutte du Collectif doit donc se poursuivre !

Le Collectif salue la réaction ferme de refus et de rejet de ce Non-lieu par les différentes composantes de notre peuple. Il salue particulièrement le mouvement syndical de notre pays qui, dans une action unitaire de grève et marches de protestation en date du 27 septembre 2006, prenait toute sa place dans la lutte de notre peuple contre l’impunité et pour la vérité et la justice pour Norbert ZONGO et ses compagnons.

Nous devons savoir capitaliser les acquis de la lutte du Collectif en élargissant sa base d’action ;

Nous devons explorer toutes les voies judiciaires ;

Nous devons savoir mettre à profit, l’éveil des consciences populaires et le regain de combativité de nos concitoyennes et concitoyens pour défendre leurs droits et les libertés, à l’exemple du rejet du port obligatoire du casque, le 1er septembre 2006.

Elargissons la base de la lutte de notre peuple contre l’impunité, contre le Non-lieu et pour la vérité et la justice pour Norbert ZONGO et ses compagnons d’infortune, pour Dabo Boukari, Thomas SANKARA, Flavien NEBIE et pour toutes les victimes des crimes impunis, contre la vie chère, pour les libertés, la promotion des droits humains et la justice sociale.

C’est dans ce sillage que la coordination nationale du Collectif appelle :

- les travailleurs des secteurs public, privé et de l’économie informelle ;
- les élèves et étudiants ;
- la vaillante jeunesse de notre pays ;
- les commerçantes et commerçants ;
- les démocrates et progressistes ;
- tous les militants du pays réel ;

à maintenir et développer la mobilisation en vue d’actions citoyennes pour exiger la réouverture du dossier Norbert ZONGO et pour la satisfaction de la plate forme d’action du Collectif !

Dès à présent, la Coordination Nationale décide de l’organisation en fin janvier 2007, de meetings - marches à travers tout le pays, contre le non - lieu, pour la réouverture du dossier Norbert ZONGO, le jugement et le châtiment des auteurs des crimes de Sapouy ainsi que de leurs commanditaires !

Dans les jours à venir, la Coordination Nationale précisera à votre attention et par les voies habituelles, les mesures pratiques à mettre en œuvre pour la préparation et le succès de ces manifestations !

Compagnons de lutte ; Militants du pays réel,

Faisons nôtre, cette phrase lancée par le Pr Joseph KI- ZERBO au lendemain de la répression subit par le Collectif le 3 janvier 1999, « maintenant, la parole est à l’action ! »

En effet, la parole est à l’action citoyenne dans le cadre d’une base encore plus large, pour la réouverture du dossier Norbert ZONGO, contre l’impunité des crimes, contre la vie chère, pour les franchises scolaires et académiques, pour les libertés et la justice sociale !

Non au Non-lieu du juge Wenceslas Ilboudo !

Réouverture et instruction sérieuse du dossier Norbert Zongo !

N’AN LAARA AN SAARA !

N’AN LAARA AN SAARA ! Ouagadougou, le 13 décembre 2006





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