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Zimbabwe Coalition on Debt and Development - ZIMCODD



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Stop Vulture Debt Bondage - - March 2007
Des cadavres dans le placard - 9 février 2007
Skeletons in the Cupboard: Illegitimate Debt Claims of the G7 - 9 February 2007
Déclaration sur la dette, Forum social de Nairobi, Kenya - 24 janvier 2007
Declaration On Debt, World Social Forum in Nairobi, Kenya - 24 January 2007
New and old loans in Africa - what role for Parliamentarians? - 8 December 2006
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CADTM applauds Norway’s initiative concerning the cancellation of odious debt and calls on all creditor countries to go even further - - 12 October 2006
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Voir également :


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Gabon : La France privilégie le régime corrompu d’Omar Bongo
République démocratique du Congo : 1ère édition du forum social congolais : les engagements des mouvements sociaux
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Forums sociaux : Déclaration du forum de Sikasso 2007
Zambie : Jubilee - Zambia Statement on the Vulture Fund Judgment Requiring Zambia to Pay US$ 15.5 Million to Donegal International
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République démocratique du Congo : Le CADTM se réjouit de la mise en place d’un audit de la dette de la RDC mais s’inquiète des choix qui sont faits par le gouvernement Gizenga à ce sujet
République démocratique du Congo : Le CADTM s’insurge contre la venue de Paul Wolfowitz et Louis Michel en République Démocratique du Congo (RDC)
Zambie : Empêchons les créanciers vautours de saper l’allègement de dette de la Zambie
Libéria : CEDE, AFRODAD et EURODAD demandent l’annulation immédiate de la dette du Libéria
Libéria : Africa Action Urges Cancellation of Liberia’s Illegitimate Debt
FMI et Banque mondiale : Civil Society call for end to economic policy conditionality
Libéria : Que compte faire l’UE concernant le Libéria ?


Site(s) web :

Comité pour l’annulation de la dette du Tiers monde (CADTM) :

Jubilee South :
African Forum and Network on Debt and Development (AFRODAD) :
Odious Debts :
Ecological Debt :
International NGO Campaign on Export Credit Agencies (ECA Watch) :
Observatoire international de la dette :
Action for Southern Africa (ACTSA) :
Alternative Information and Development Centre (AIDC) :
Apartheid Debt and Reparations Campaign :
Coalition des Alternatives Africaines Dette et Développement (CAD Mali) :
Jubilee Zambia :
Uganda Debt Network :
Zimbabwe Coalition on Debt and Development (Zimcodd) :
http://www.zimcodd.org.zw/


Dernier(s) document(s) :

Skeletons in the Cupboard : Illegitimate Debt Claims of the G7 - By Eurodad - 9 février 2007 (PDF - 727.9 ko)
Enough is enough : The debt repudiation option - A report by Christian Aid - 16 janvier 2007 (PDF - 834.9 ko)
Menons l’enquête sur la dette ! - Un manuel pour des audits de la dette du Tiers Monde proposé par le CETIM et le CADTM - 4 décembre 2006 (PDF - 1 Mo)
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We are the creditors ! - Jubilee South’s Response to the G8 Debt Proposal - 30 juillet 2005 (PDF - 322.2 ko)
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Devilish details : Implications of the G7 debt deal - EURODAD NGO Briefing - 28 juin 2005 (PDF - 126.4 ko)
Endettement viable : Oasis ou mirage ? - Rapport de la CNUCED sur l’endettement africain - 30 septembre 2004 (PDF - 512.1 ko)

Déclaration de Lusaka

mai 1999


Vers un "consensus africain" pour des solutions durables au problème de la dette

Nous représentons des mouvements provenant de tout le continent africain. Pendant trois jours, nous avons échangé nos expériences, nos valeurs et nos points de vue dans le but de résoudre le problème de la dette. Une dette qui a renversé le cours du développement humain et de tout progrès en matière d’environnement.

Notre réunion fait partie d’un processus de construction d’un Mouvement qui se développe à l’intérieur et à l’extérieur de l’Afrique : un Mouvement qui lutte contre l’impact désastreux de la dette sur des millions d’êtres humains partout dans le monde, et qui se prononce pour un nouveau type de développement authentique centré sur l’humain.

Notre objectif consiste à étendre le travail réalisé par nos prédécesseurs - à l’occasion des Déclarations de Accra (Ghana), Lomé (Togo) et Gauteng (Afrique du Sud) - :

1) pour établir un nouveau "Consensus Africain" sur la dette et sur un développement durable (qui devrait se substituer au désastre appelé "Consensus de Washington") ;

2) pour identifier les revendications à mettre en avant et les stratégies à mettre en œuvre ;

3) pour renforcer les initiatives en faveur de l’annulation de la dette et les mouvements sociaux en général. Nous reprenons à notre compte l’esprit des Déclarations de Accra, Lomé et Gauteng. Comme elles, nous dénonçons à la fois l’ampleur et le caractère inacceptable de la dette illégitime de l’Afrique qui débouche sur "l’esclavage pour dette" et la pauvreté abjecte. Comme elles, nous nous prononçons pour un développement durable. Nous réitérons l’appel pour l’annulation totale de la dette, et exigeons avec force que les créanciers, en général, et les pays du G7, en particulier, ne puissent plus jamais dicter les conditions d’annulation. Ce sont les Africains eux-mêmes qui doivent déterminer leur voie de développement. En tant que société civile, nous avons un rôle important - parfois décisif - dans la détermination des conditions nécessaires à un développement durable.

L’initiative pour les Pays Pauvres Très Endettés (PPTE, "HIPC" en anglais) prise par la Bm et le FMI, tout comme d’autres propositions de réduction de la dette - incluant les récentes propositions des pays du G7 (notamment des Etats-Unis, Grande-Bretagne et Allemagne dans le cadre de la réunion du G7 à Cologne, juin 1999) imposent toutes des conditions inacceptables, et impliquent des taux de réduction inadéquats. Ces conditions sont dictées invariablement par le Consensus de Washington dont on connaît l’impact dévastateur sur tant de pays pendant ces deux dernières décennies. Les Programmes d’Ajustement Structurel (PAS) et les Facilités d’Ajustement Structurel Renforcées (FASR, "ESAF" en anglais) ont amplifié la misère économique, sociale et écologique d’une grande majorité d’individus sur le continent. Trop c’est trop !

De manière très concrète, les études de cas effectuées par nos collègues d’Ouganda et du Mozambique ont montré les limites de l’initiative PPTE, les effets désastreux des conditions imposées dans son cadre, et le caractère ridicule de la remise de dette.

De plus, ces fameuses Initiatives de Remise de Dette n’ont jamais été le résultat de négociations incluant la société civile. Le Club de Paris et l’Initiative PPTE ne sont que des mécanismes et des cadres imposés par les créanciers au détriment des débiteurs.

Au total, nous rejetons le PPTE et les autres processus de remise de dette en nous engageant à expliquer leur défauts fondamentaux dans chacun des pays, particulièrement dans le cadre de la Réunion du G7 de juin 1999 à Cologne (Allemagne). En tant que membres de la société civile africaine, nous pensons être habilités à dire la vérité en face des représentants du pouvoir, ce que nos propres dirigeants politiques n’ont souvent pas le courage de faire lorsqu’ils sont confrontés à l’irrésistible arrogance des financiers du Nord.

De plus, nous nous engageons à combattre les symptômes locaux provoqués par la charge de la dette et par le processus économique, incluant la guerre, la corruption et d’autres calamités qui sapent notre processus de développement.

Nous affirmons que nous intensifierons notre travail au service de la démocratisation de nos sociétés.

En dernière instance, nous devons insister sur le fait que la dette est une manifestation de l’ordre néolibéral mondial, du pouvoir des banques internationales qui poussent les créanciers du Sud à s’endetter sans passer par les instances démocratiques des parlements ou des sociétés civiles, et du caractère désastreux de l’économie mondiale qui impose des prix de plus en plus élevés pour les marchandises importées des pays les plus industrialisés alors que ces derniers paient des prix de plus en plus bas pour les produits du Sud.

En bref, la dette constitue un des instruments les plus importants de la domination du Nord sur le Sud, et de la domination des détenteurs de capitaux sur le peuple, la production et la nature partout dans le monde. Comme partie intégrante de notre combat pour nous libérer nous-mêmes de cet esclavage, nous exigeons l’annulation de la dette. Cette exigence fait partie d’un combat plus général pour transformer fondamentalement l’ordre économique actuel, récupérer le pouvoir des mains des dirigeants des pays riches et le pouvoir économique des Multinationales, des financiers internationaux et de leurs instruments, notamment le Fonds Monétaire International, la Banque mondiale et l’Organisation Mondiale du Commerce. Ces puissances bénéficient d’instruments dans le Sud ; dans le chef de nos propres élites technocratiques, politiques et commerciales qui constituent la petite minorité d’Africains qui continue à promouvoir le Consensus de Washington.

Dans ce même ordre d’idée, nous exigerons de manière raisonnable et rationnelle des réparations susceptibles de compenser les dommages encourus par notre peuple au niveau économique, social et environnemental. Nous ne permettrons pas que ces réparations disparaissent dans les poches de nos élites. Elles seront directement allouées à la reconstruction de nos sociétés, de nos environnements, et à un processus de restauration de la dignité humaine.

Nous tenons notre force des batailles gagnées par les sociétés civiles dans le monde. Par exemple, en contribuant à la fin de l’apartheid, en mettant en cause, avec succès, les grands projets destructeurs de l’environnement (comme les grands barrages), en interdisant les mines antipersonnel, et en stoppant dans son élan l’Accord Multilatéral sur les Investissements (AMI) voulu par les Multinationales, ... nos sociétés civiles ont marqué des points lors de la décennie passée.

Nous sommes convaincus que les gens sensibilisés de cette planète sont maintenant tout à fait conscients des dommages causés par la dette sur les populations d’Afrique et sur l’environnement. Nous affirmons avec assurance le lien qui existe entre les conditions imposées aux formes existantes de remises de dette et notre souffrance persistante. Et nous sommes décidés à mettre fin à de telles conditions en remplaçant le Consensus de Washington basé sur un développement néolibéral par un Consensus Africain basé sur un développement authentique. Nous y associons nos revendications pour de nécessaires réparations afin de garantir à nos sociétés la possibilité de rencontrer les besoins humains de base et pour restaurer nos environnements dégradés.

Nous nous engageons à nous mobiliser en Afrique au niveau local, national et continental. Nous nous engageons à renforcer les différents moyens et instruments d’une gouvernance démocratique en Afrique afin que nos gouvernements commencent à terme à représenter les intérêts de nos peuples. Nous nous engageons enfin à intensifier nos relations avec les sociétés civiles progressistes dans le Sud et dans le Nord.

Terrains d’action :

Notre stratégie pour atteindre ces objectifs inclut les principes et les terrains d’action suivants :

1. Les conditions de l’Annulation de la Dette

Dans le contexte d’un authentique Consensus Africain - et non pas le contexte néolibéral de Washington - nous revendiquons l’annulation totale de la dette extérieure de l’Afrique afin que les fruits de cette annulation puissent rencontrer les besoins humains de base de notre société, et restaurer notre environnement. (Des processus nationaux peuvent déterminer les priorités dans ce but). S’il s’avère que les étapes immédiates d’annulation de la dette ne produisent pas une telle réorientation des ressources de développement, un autre mécanisme devra être mis en place - impliquant probablement une instance d’arbitrage internationale sur les droits de l’homme (pour retirer le pouvoir de conditionalité des mains des organisations du Consensus de Washington) - afin d’assurer que les revenus provenant de l’annulation soient alloués à la satisfaction des besoins vitaux de la population (sans diminution des ressources existantes à cette fin). Une équipe chargée du suivi se mettra au travail afin de donner plus de force au Consensus Africain et, parallèlement, définir le terrain d’intervention adéquat au niveau international, dans le but d’établir des directives plus précises vis-à-vis des bénéficiaires du processus d’annulation de la dette, et de créer les alliances nécessaires à la mise en route du mécanisme.

2. Elargir la capacité de la société civile

Nous pensons que nous ne réussirons pas sans un accroissement substantiel de notre pouvoir. Ce pouvoir ne peut venir que de l’intensification de l’éducation de masse, et d’une mobilisation accrue dans les campagnes et les actions de masse ; plus de contacts et de persuasion envers les médias (en relation directe avec nos efforts accrus pour obtenir la liberté de la presse) ; plus de rencontres minutieusement préparées avec nos gouvernements et nos parlements. Les organisations de la société civile africaine manquent cruellement de moyens, de matériel (assez évident pour qu’il ne soit point nécessaire de s’attarder - excepté pour dire que les économies de bouts de chandelle continuent à entraver notre propre développement) mais surtout des moyens qui reflètent mieux notre capacité à représenter nos membres. Par exemple, pour affronter la complexité des questions relatives à la dette, les organisations de la société civile africaine doivent développer, en priorité, la recherche (et former les chercheurs), mieux diffuser l’information, responsabiliser plus en profondeur à travers l’information etl’organisation, et être perpétuellement vigilantes vis-à-vis de la discrimination sexuelle. Nous pensons que notre Déclaration de Lusaka ainsi que les travaux réalisés dans le même esprit qui lui succéderont devraient alimenter le processus Sud-Sud.

3. Réparation et audit sur les prêts

La société civile africaine constate que les Institutions du Nord et les gouvernements ont longtemps dominé et exploité l’Afrique. Quelques estimations ont été faites de cette exploitation, notamment dans les études réalisées par l’Action pour l’Afrique du Sud (Londres) pour évaluer les conséquences des prêts accordés au régime d’apartheid. D’autres recherches sont nécessaires, et nous en appelons aux chercheurs progressistes et aux universitaires pour qu’ils étoffent leur documentation sur les aspects historiques et actuels de l’exploitation de l’Afrique, dans la tradition de l’ouvrage "How Europe Underdeveloped Africa" (Comment l’Europe a "sous-développé" l’Afrique) de Walter Rodney. De toute première priorité, il est nécessaire d’entamer des recherches complémentaires sur des audits concernant les crédits étrangers (en relation avec le développement manqué et les projets d’ajustement structurel). Cela permettra d’établir partiellement la co-responsabilité des créditeurs de manière très spécifique. En outre, cette information contribuera à établir le montant des réparations que l’on peut légitimement exiger, et nous permettra d’approcher les créanciers et les donateurs sur des bases bilatérales et multilatérales. En ce qui concerne particulièrement les élites politiques, les bureaucrates et les businessmen qui se sont affairés dans la fuite de capitaux et la corruption de manière systématique, nous pouvons faire appel à nos alliés qui surveillent les flux financiers offshore afin de compléter leurs études sur les montants des ressources africaines détournées. A leur tour, ceux qui ont bénéficié au Nord de l’évasion des capitaux - incluant les banques internationales - feront l’objet d’une stratégie de notre part pour les forcer à reconnaître leur responsabilité au niveau des réparations. Quelques exemples récents de réparations de ce genre nous sont fournis par le cas des Banques Suisses détenant les avoirs juifs confisqués par les Nazis, ceux du régime Marcos aux Philippines ainsi que les réparations accordées aux indigènes Canadiens et Australiens suite à la reconnaissance de leur droit à la terre. Comme nous le montre l’exemple de la demande de réparation de l’Afrique du Sud vis-à-vis des banques qui ont fondé l’apartheid, au plus nous pourrons identifier précisément comment notre continent a été systématiquement exploité, au plus nous pourrons amplifier notre revendication pour une justice sociale.

4. De nouveaux accords financiers internationaux

Si nous construisons notre Consensus Africain dans le sens d’un développement authentique, cela nous permettra également, en tant que société civile, de défendre plus fermement le désengagement de nos pays vis-à-vis du FMI et de la Banque mondiale, dont les intérêts sont diamétralement opposés aux nôtres. Dans ce but, nous organiserons des discussions sur le désengagement (vis-à-vis des institutions internationales) et sur des propositions alternatives (et à acquérir la capacité de réaliser de meilleures recherches et une meilleure défense juridique de nos intérêts collectifs). L’aide internationale doit être canalisée en premier lieu vers la satisfaction des besoins humains. Dans les cas où une monnaie forte est nécessaire (pour assurer les importations de biens vitaux qui n’ont pas d’équivalents locaux) et où l’aide de donneurs se fait sentir, des prêts en devise devraient être contractés idéalement sans intérêts.

5. Pour un contrôle parlementaire sur les prêts

Toute approbation de nouveaux prêts étrangers doit d’abord passer par les parlements. Si cette disposition ne figure pas encore dans les constitutions ou les législations, elle doit y être introduite. De plus, les organisations de la société civile, représentant les pauvres et les travailleurs, doivent bénéficier d’un statut formel leur permettant de superviser les prêts proposés à travers, par exemple, la création de sous-commissions parlementaires, et un engagement à réaliser des évaluations formelles. De manière générale, la divulgation transparente d’informations concernant les charges de notre dette doit devenir une pratique courante et entrer dans la loi. Les organisations de la société civile s’engagent à accroître leurs interventions au sein des parlements et, dans ce but, à entamer des recherches rigoureuses, largement diffusées et accessibles.

6. Pour un Front des Pays Endettés

Nous souscrivons au rejet collectif de paiement de la dette extérieure illégitime et au projet d’un consensus africain pour un développement durable. Toutefois, au vu des efforts infructueux des précédentes tentatives dans cette voie (celle, par exemple, de Julius Nyerere de Tanzanie en 1983), nous devons prévoir que nos élites politiques ne puisse pas avoir le courage (ou l’intérêt) de mettre sur pied ce genre de cartel. C’est pourquoi nous avons décidé d’unir nos armes au-delà des frontières dans le but, non seulement, de faire pression sur nos gouvernants pour qu’ils créent ce Front des Pays Endettés, mais, également, pour qu’ils incluent la société civile dans toutes les négociations avec les Créanciers.

7. Notre Ultimatum du Jubilé

Si nous ne constatons pas de progrès vers l’annulation de la dette extérieure de l’Afrique vers la fin de décembre 2000, les organisations de la société civile Africaine augmenteront considérablement la pression pour obtenir la répudiation de la dette, la création du Front des pays endettés et du désengagement vis-à-vis des Puissances financières qui continuent à nous enchaîner.




Texte approuvé par les mouvements citoyens africains travaillant sur la problématique de la dette dans les pays suivants : Burkina Faso, Lesotho, Malawi, Mozambique, Nigeria, Cameroun, Swaziland, Tanzanie, Togo, Ouganda, Afrique du Sud, Zambie et Zimbabwe.



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