Constatons avec amertume :
Que les femmes et les enfants sont particulièrement affectés par ces mêmes conflits, entraînant des conséquences graves sur eux, entre autres : des tueries, des violences sexuelles, et surtout le viol utilisé comme arme de guerres ; toutes autres formes de violences : les enlèvements, le trafic sexuel, les déplacements massifs et forcés de la population civile, l’accroissement de la pauvreté, la propagation du VIH/ SIDA ;
Que la cause profonde de la violence envers les femmes est le système patriarcal fermement enraciné dans lequel les femmes sont marginalisées et leurs besoins et droits niés en raison de leur genre ;
La non-application de la Résolution 1325 du Conseil de Sécurité de l’ONU ;
Que les casques bleus présents dans la sous-région n ‘améliorent pas la situation contrairement aux mandats qui leur sont assignés. Certains commettent aussi des actes de violences sexuelles ce qui aggrave le conflit ;
Que le système international de gestion des conflits, tels les mécanismes de l’ONU ne sont pas efficaces ;
Que la fabrication, la vente et la circulation incontrôlées des armes contribuent à la persistance de l’insécurité et la déstabilisation de la sous-région et aussi du monde entier ;
Que la culture de l’impunité a élu domicile dans la sous-région et dans le monde entier ;
Que la guerre est le résultat d’un système d’injustice dans la répartition et l’accès aux richesses du monde ;
Que les groupes rebelles et les différentes forces négatives, avec leurs idéologies génocidaires, continuent d’opérer dans la région des Grands Lacs Africains ;
Que les puissances politiques et économiques entretiennent cette situation afin d’assouvir leurs intérêts économiques égoïstes.
Dénonçons :
Les groupes rebelles et les forces négatives toujours présents dans la sous-région qui continuent de causer de l’instabilité et de violer les femmes, les petites filles, et même les hommes, mettant ainsi en péril la paix ;
Le rôle négatif des médias nationaux et internationaux dont les messages attisent les conflits en déformant la réalité.
Demandons :
À la Communauté Internationale de faire pression et de rendre responsables les gouvernements de la sous-région signataires des accords qui n’ont pas respecté les engagements convenus ;
Aux Nations Unies d’adapter leur mandat à la situation des pays dans les Grands Lacs et de désarmer immédiatement les groupes rebelles et les forces négatives dans la sous-région ;
Aux Nations Unies de sanctionner les casques bleus qui se rendent responsables des actes de violence sexuelle envers les femmes et les petites filles ;
Aux agences d’aide humanitaire de protéger la population civile, de dénoncer les actes de violences sexuelles envers les femmes et les petites filles, et d’assurer une prise en charge appropriée aux victimes des viols ;
Aux gouvernements des pays des Grands Lacs de résoudre les conflits par le dialogue sincère en associant les femmes conformément à la Résolution 1325 du Conseil de Sécurité des Nations Unies.
Exigeons :
Que les femmes soient reconnues comme actrices et négociatrices de la paix et qu’elles participent à tous les processus de prévention, gestion et résolution pacifique des conflits ainsi qu’à la reconstruction de leurs pays respectifs ;
Que l’Union Africaine prenne ses responsabilités en s‘impliquant effectivement dans la résolution des conflits entre les pays africains.
Interpellons :
Les différents gouvernements de la sous-région pour qu’ils respectent les engagements pris par la signature des différents accords de paix et de cessez-le-feu, qu’ils désarment les forces négatives et appliquent les pactes de non-agression.
Appelons :
La population civile des pays en conflits à dénoncer tous les actes de violations des droits humains, particulièrement les violences faites aux femmes et aux enfants ainsi que la persistance de l’état de guerre ;
Déclarons notre solidarité avec les femmes qui souffrent des conflits et des guerres à travers le monde entier
Nous sommes solidaires avec :
Les femmes de la région des Grands Lacs africains, Burundi, D.R.Congo, Ouganda, Rwanda, où sévissent des conflits brutaux et une violence sexuelle systématique contre les femmes, en dépit des accords de paix et des cessez-le-feu
Les femmes du Rwanda, et ensemble nous disons "plus jamais" au génocide
Les femmes soudanaises pendant cette période de crise où leur pays est soumis à des violations massives des droits des femmes
Les femmes de Birmanie qui subissent la violence de l’État. Nous demandons fermement au régime militaire birman de relâcher immédiatement la dirigeante démocrate et récipiendaire du prix Nobel, Aung San Suu Kyi
Les femmes de Méso-Amérique (du Mexique au Panama) où des centaines de femmes sont victimes de femicide
Les femmes d’Irak et de Palestine qui vivent sous l’occupation et sont privées de tous leurs droits fondamentaux
Les femmes du monde entier qui sont seules et isolées dans des régions en conflit et des zones militarisées
Nous demandons au Secrétaire général de l’ONU, de faire tous les efforts pour inciter les États membres à appliquer la résolution 1325 du Conseil de sécurité des Nations Unies.
Nous demandons à la communauté internationale de tenir tête avec nous à la violence sexuelle et d’adopter des mesures pour prévenir la perpétuation de cette violence.
Nous demandons aux gouvernements de rendre imputables les auteurs de violences sexuelles et de les traduire en justice.
Nous considérons comme cruciale la participation des femmes à la lutte pour créer une culture de paix. En intégrant pleinement la perspective de genre à la prévention des conflits, la gestion des crises et la consolidation de la paix après les conflits, nous assurerons aux femmes un rôle de premier plan dans l’édification de la paix et garantirons le respect de leurs droits.
Volonté de réconciliation
Les rencontres qui s’étaient tenues en République Démocratique du Congo et au Rwanda n’auraient pas été possibles sans la volonté très forte des femmes de la région, dont les États ont été en conflit et où les communautés sont meurtries, d’œuvrer en faveur de la paix et de la réconciliation au-delà des barrières frontalières, ethniques ou tribales.
Tant que toutes les femmes ne seront pas libres, nous resterons en marche !