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Voir également :


Dette : Dette des pays pauvres : la trahison du FMI


Site(s) web :

Consortium de Solidarité avec Madagascar :
Collectif pour la défense des terres malgaches :

Appel de la FI.SE.MA. (Confédération des syndicats de Madagascar) aux citoyens et aux organisations citoyennes

3 février 2009
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Nul ne peut ignorer que la Capitale est le centre de l’Autorité, de l’Administration et de l’Economie de Madagascar. Les évènements qui se passent à Antananarivo depuis la semaine de 26 janvier devraient nous interpeller sur l’incapacité des gouvernants actuels - élus et nommés - face à leurs responsabilités, engagements et promesses. Les dégâts sont irréversibles et auront des impacts sur l’appareil économique, déjà fragile, avec des tragédies humanitaires à terme sur l’ensemble de l’île.

Les pillages, commencés à Antananarivo, se sont répandus sur l’ensemble des grandes villes de l’île avec la destruction de patrimoines chèrement payés par nos IMPOTS, par nos DETTES, et par l’AUMÔNE. L’histoire du pays a cependant montré qu’on n’a jamais su les vrais coupables des incendies de nos richesses et patrimoines nationales et des biens privés lors des crises politiques.

Les manifestations populaires de ses derniers jours sont les expressions de frustrations, d’injustices et de la pauvreté ayant pour source la politique ultralibérale ne profitant qu’à une partie infime de la population. Avec l’absence d’autorité, le pays a basculé vers le chaos, presque laissant champ libre à l’anarchie. Pourtant, il y a plusieurs manières de gérer la crise sans recourir aux actes de vandalismes des biens publics et privés. Les impacts négatifs des pillages et des destructions ne sont pas encore visibles, mais ils se feront sentir à terme au niveau des ménages. De même, pour les dommages sur le système de distribution des Produits de Première Nécessité. Le bien-être de la population est tributaire de l’économie qui a besoin d’une autorité politique crédible et des institutions fortes pour protéger les biens et les personnes.

On ne sert pas son pays en restant silencieux et en regardant les autres conduire notre avenir dans l’incertitude. Le Devoir de chaque citoyen est de réagir publiquement et clairement sa position afin d’établir une « vision commune ». Dans la situation actuelle, il est temps de se positionner pour sortir de cette crise. L’objectif est de construire une « Bonne Fois Pour Toute » les fondations durables d’ « un projet de société » avec et pour la population qui veut « INVESTIR, TRAVAILLER ET VIVRE » en toute sécurité et sérénité sur cette belle île.

Notre prise de position est une question de civisme, au même titre que d’aller voter. La perplexité des citoyens et des organisations citoyennes fait perdre de l’argent aux entreprises, avec un fort risque de chômage et de compression de personnel, et incite les investisseurs existants et potentiels à partir dans des pays plus favorables. Il n’est plus à démontrer que Madagascar, connu par son taux élevé de vulnérabilité, ne peut supporter une crise nationale qui dure dans l’incertitude.

En une semaine, le peuple a vu et entendu l’état d’esprit des deux protagonistes. Andry Rajoelina a démontré sa détermination vers la démocratie en drainant la population déçue par le pouvoir en place, sans pour autant, présenter clairement son projet de société et sa politique économique et sociale, capable de faire reculer rapidement la pauvreté et l’insécurité. Marc Ravalomanana, chef d’état élu, a montré, une fois de plus, de par ses discours et par ses actes, son comportement autocratique et despotique qui ne mérite pas le titre que le peuple l’a honoré par les urnes.

Madagascar a besoin d’un chef d’état « engagé, compétent et intègre » et d’un gouvernement, non soumis, travaillant pour le bien-être de tous les citoyens. Il faut une conviction commune à partager à nos compatriotes et l’exprimer avec fermeté dans le plus bref délai. Les entreprises Malagasy, de même que les ménages, ne supporteront pas des jours et des semaines d’incertitude.

Chacun de nous a ainsi le devoir de sensibiliser son entourage afin d’influencer les gardiens des institutions démocratiques « juges, parlementaires, forces de l’ordre » pour qu’une « décision ferme », répondant aux attentes des citoyens conscients de l’importance des responsabilités sociétales, soit prise pour le bien du pays et de l’ensemble de la population. La fondation à imposer est la mise en place d’un véritable « Etat de droit » avec une réelle séparation des pouvoirs « législatif, exécutif et judiciaire » exercés par des instances différentes constituant des contre-pouvoirs et s’équilibrant mutuellement. Il est temps d’instaurer une institution d’échanges et de réflexions - le « Conseil Economique et Social » - servant d’un lieu d’expressions du peuple au lieu de toujours faire des grèves générales et saccager les biens d’autrui pour se faire entendre.

Pour conclure, la FI.SE.MA tient à rappeler, une fois de plus, que l’exercice de la démocratie doit se faire dans des conditions de liberté, aussi bien d’opinion que d’expression, de responsabilité et dans le respect de la pluralité et dans l’intérêt commun.

Antananarivo, le 03 février 2009





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