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Voir également :


VIH - SIDA : Visite de M. François Fillon au Cameroun et au Nigeria
FMI et Banque mondiale : Abandon de l’oléoduc Tchad-Cameroun - la Banque mondiale s’enfonce dans le ridicule
Multinationales - Pillage des ressources : La France doit impérativement exiger l’interdiction
Droits Humains - Démocratie : Un nouveau rapport accuse les compagnies pétrolières et les gouvernements de déroger secrètement et contractuellement aux droits humains
Droits Humains - Démocratie : New report accuses oil companies and governments of secretly contracting out of human rights
Multinationales - Pillage des ressources : Le Groupe DANZER verse dans la corruption et l’exploitation illégale...
Littérature et résistances : Mongo Beti, une conscience noire, africaine, universelle


Site(s) web :

Centre pour l’Environnement et le Développement :
Association Citoyenne de Défense des Intérets Collectifs (ACDIC) :
Ligue Camerounaise des Droits de l’Homme :
Eclairage critique du projet pétrolier Tchad-Cameroun :
Groupe de Recherches Alternatives et de Monitoring du projet Pétrole Tchad- Cameroun :
Journaliste En Danger - Afrique Centrale :


Dernier(s) document(s) :

L’impact de la privatisation de la SOCAPALM sur les communautés et l’environnement au Cameroun - Un rapport du CED, de FOCARFE, MISEREOR et SHERPA - 7 décembre 2010 (PDF - 4.3 Mo)
Des journalistes sous le feu - Rapport de mission de la Fédération des Journalistes Africains - 30 mai 2010 (PDF - 1.4 Mo)
Cameroun - 25/29 février 2008 - une répression sanglante à huis clos - Un rapport de l’Observatoire national des droits de l’Homme du Cameroun - 19 février 2009 (PDF - 1.4 Mo)
Cameroun. L’impunité favorise les atteintes constantes aux droits humains - Un rapport d’Amnesty international - 29 janvier 2009 (PDF - 418.9 ko)
Exploitation forestière illégale au Cameroun : l’action du gouvernement français détruit la forêt tropicale - Un dossier de Greenpeace France - 15 décembre 2005 (PDF - 201.6 ko)
La torture : une réalité "banale", une impunité systématique - Mission d’enquête de la FIDH - octobre 2003 (PDF - 431.6 ko)
CIBEC : Massacre à la tronçonneuse - Rapport de Greenpeace sur l’exploitation illégale de la fôret - avril 2003 (PDF - 393.7 ko)
Peur au ventre et chape de plomb - Disparitions, tortures, exécutions... : le quotidien de la population à Douala. Rapport d’évaluation de la FIDH - juillet 2001 (PDF - 35.2 ko)

Visite officielle de Paul Biya en France

20 juillet 2009
- http://survie.org/


Du 21 au 23 juillet, l’Etat français reçoit le potentat camerounais Paul Biya, dont le pays, riche en ressources exploitées notamment par des multinationales françaises, vit entre la misère et la répression.

Du 23 au 28 février 2008 des émeutes populaires se sont produites dans les principales villes du Cameroun. La révolte s’élevait contre la cherté de la vie et contre la réforme constitutionnelle qui a supprimé la limitation des mandats présidentiels. Cette révolte fut violemment réprimée par l’armée camerounaise, faisant entre cent et deux cents morts. Un tel événement, dans un pays francophone de 18 millions d’habitants, passa quasi inaperçu dans les médias français, lesquels médias viennent de consacrer, pendant plus de deux jours, des titres à la une et de nombreux reportages à un bilan similaire d’émeutes en Chine, pays de un milliard et demi d’habitants.

A peine un an et demi plus tard après les émeutes au Cameroun, l’Elysée reçoit, le 21 juillet, en grande pompe le président camerounais Paul Biya. On ne compte plus, en France, les articles et les livres de propagande, à l’accent quasi nord-coréen dans la flagornerie à l’égard du dictateur qui occupe la présidence à Yaoundé depuis vingt sept ans maintenant. Pourtant ces années ont été jalonnées de massacres et d’assassinats. De parti unique en élections truquées et en modifications de la constitution Paul Biya s’est maintenu par la force à la tête du Cameroun, après avoir été le chef de cabinet et le premier ministre du dictateur précédent, Hamadou Ahidjo, qu’il finit par supplanter en 1982.

L’état lamentable dans lequel se trouve le Cameroun, pays pétrolier et forestier, témoigne éloquemment contre le pouvoir qui l’opprime depuis un demi siècle. Infrastructures quasi inexistantes, absence d’hôpitaux, d’écoles et d’universités dignes de ce nom, administration gangrenée par la corruption, misère galopante de l’immense majorité de la population, tout cela va avec l’enrichissement pharaonique de l’oligarchie au pouvoir. Les puissants intérêts français implantés au Cameroun dans l’exploitation pétrolière et forestière, dans les plantations et dans les transports, avec notamment Total, Fabre et Bolloré expliquent sans doute la complaisance française à l’égard du pouvoir camerounais mais ne l’excusent pas.

Outre les répressions qui frappent l’expression de la colère populaire, la censure et l’intimidation s’abattent sur les journalistes qui tentent d’informer tant soit peu le public camerounais, notamment sur les biens mal acquis de la famille présidentielle (notamment révélés dans un rapport du CCFD intitulé Biens mal acquis. A qui profite le crime ?), et sur les associations de défense des droits de l’Homme indépendantes du pouvoir. De nombreux diplomates en poste au Cameroun ont exprimé courageusement leur blâme devant ces pratiques totalitaires, en particulier sur « Elecam », commission électorale dont 10 membres sur 12 sont issus du parti au pouvoir.

L’Etat français, qui prétend défendre les droits de l’Homme et la liberté des peuples partout dans le monde, n’a jamais proféré la moindre condamnation de cette politique. Bien au contraire il déroule le tapis rouge au potentat responsable du malheur des Camerounais. L’indifférence des Français devant ce scandale est fondée sur l’ignorance dans laquelle ils sont tenus. Survie, depuis des années, tente de briser ce silence et d’attirer l’attention du public sur le sort des populations africaines soumises à des tyrannies prédatrices et mortifères. Une fois de plus nous adjurons les élus et les citoyens français d’exprimer leur réprobation devant l’accueil en France d’un dictateur qui enfonce son pays dans la misère et en brade les ressources, en témoignage de solidarité avec les aspirations d’un peuple muselé.





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