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FMI et Banque mondiale
Abandon de l’oléoduc Tchad-Cameroun - la Banque mondiale s’enfonce dans le ridicule |
12 janvier 2006 - http://www.amisdelaterre.org/ Après en avoir fait son projet modèle pendant des années, la Banque mondiale vient finalement d’abandonner l’oléoduc Tchad-Cameroun dont elle était la condition sine qua non, et de bloquer tous ses prêts au Tchad. Cette décision rare et extrême souligne l’échec total de la Banque à maîtriser un projet d’industrie extractive risqué dans un pays notoirement autoritaire et corrompu. Paul Wolfowitz, le président de la Banque, affirme pourtant au même moment qu’il est « beaucoup trop tôt » pour parler d’un échec ! Les Amis de la Terre demandent à la Banque mondiale de tirer les leçons de ce projet « modèle », et de se désengager progressivement du secteur des industries extractives, comme l’a recommandé en 2003 la plus grande étude indépendante jamais faite sur le secteur, la Revue des Industries Extractives, commissionnée par la Banque mondiale elle même. « C’est la goutte d’eau qui fait déborder le vase », estime Sébastien Godinot des Amis de la Terre. « Alors que la Banque gèle tous ses prêts au gouvernement du Tchad, une décision rarissime attestant de son incapacité à négocier, son président Paul Wolfowitz déclare en même temps qu’il est « beaucoup trop tôt » pour parler d’un échec ! L’incohérence et l’hypocrisie sont totales. C’est la preuve définitive que la Banque n’est pas capable de faire respecter les obligations initiales du projet d’oléoduc Tchad-Cameroun, à l’origine de la crise. Les Amis de la Terre ont dénoncé ce risque avant même le lancement du projet et mis en avant le manque de réalisme flagrant de la Banque, qui se confirme aujourd’hui. » La crise a été provoquée par le décision unilatérale de l’Etat tchadien de modifier la loi d’exception sur la gestion des revenus pétroliers. La dictature tchadienne peut désormais utiliser comme elle l’entend une partie importante des revenus de l’oléoduc, notamment pour assurer sa sécurité (c’est à dire acheter des armes). Sébastien Godinot poursuit : « Pour les populations locales, c’est dramatique. Dans tous les cas, elles feront les frais des errements de la Banque. Elles n’ont aucun moyen de recours efficace face à la Banque et au gouvernement tchadien. L’argent et la caution publique apportés par la Banque mondiale contribuent in fine à aggraver les inégalités d’un des pays des plus pauvres du monde, polluer l’environnement, renforcer un régime dictatorial et corrompu, et enrichir la multinationale la plus puissante du monde, ExxonMobil. C’est scandaleux ». En décembre 2003, la Revue des Industries Extractives, commissionnée par la Banque mondiale pour évaluer son implication dans le secteurs des industries extractives, avait préconisé que la Banque se retire en cinq ans du secteur, et augmente massivement ses financements pour les énergies renouvelables. Mais la Banque viole les engagements qu’elle a pris en matière de financement des renouvelables et refuse de prendre en compte les recommandations de la Revue des Industries Extractives. Il est grand temps qu’elle révise totalement sa position énergétique rétrograde. Contact presse : Sébastien Godinot 01 48 51 18 92 / 06 68 98 83 41 |
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