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Voir également :


Dette : Le CADTM rejette la décision du FMI sur la dette
Dette : Dette des pays pauvres : la trahison du FMI


Site(s) web :

Confédération Générale des Travailleurs de Mauritanie :
Organisation contre les Violations des Droits Humains (OCVIDH) :
SOS Esclaves Mauritanie :


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La transition politique en Mauritanie : Bilan et perspectives - Un rapport d’International Crisis Group - 24 avril 2006 (PDF - 520.2 ko)
Rapport annuel - Association SOS Esclaves Mauritanie - 2004 (PDF - 1.2 Mo)

Il n’y ni justice ni démocratie alors que les prisons regorgent d’innocents

24 août 2005
-


Les familles des détenus civils et militaires attendent toujours avec impatience la libération des leurs. Le désespoir et l’inquiétude commencent à faire jour après une si longue attente et les familles commencent à douter des promesses du Conseil Militaire qui gouverne le pays. Les détenus eux-mêmes commencent à se sentir comme des otages d’un jeu politique et d’un règlement de comptes avec lesquels ils n’ont rien à voir.

L’Observatoire mauritanien des droits de l’Homme (OMDH) avait salué les promesses du nouveau régime, mais il relève aujourd’hui une grande hésitation dans la réalisation de ces promesses. Il n’y a pas de raison au retard de libération des détenus, tant elles sont notoires la nature ridicule du tribunal qui les a condamnés, la torture sauvage qu’ils ont subis, et les contraintes exercées sur eux en contradiction flagrante avec les règles minimales d’un procès équitable.

L’OMDH réaffirme l’effondrement de tous les prétextes juridiques consacrant la continuité d’internement des détenus civils et militaires après la chute du régime de répression et d’oppression à travers un coup d’Etat, chose qu’avaient tentée en vain certains détenus. L’OMDH considère ce maintien en détention contraire aux slogans de « Justice et Démocratie » brandis par le Conseil Miliaire pour le Justice et la Démocratie (CMJD) et largement salués par les acteurs politiques et la société civile.

Le propos selon lequel le retard de libération des détenus serait dû au respect que le CMJD accorde aux procédures légales et juridiques est un prétexte peu convaincant, car le CMJD a modifié la Constitution, qui est le texte le plus important du pays. L’incapacité du CMJD à annuler le verdict du tristement célèbre tribunal de Wad Naga est inconcevable ; d’autant plus que le procès était entaché, en long et en large, sur le fond comme sur la forme, de toute sorte d’irrégularités, et que le verdict s’est basé sur des « aveux » extorqués sous la contrainte et la torture sauvage.

Il est utile de rappeler ici que le président du CMJD - qui exerce les fonctions du Chef de l’Etat conformément à la nouvelle charte constitutionnelle - a la possibilité de modifier et d’annuler les peines judiciaires selon l’article 37 de la constitution. Il n’est pas par ailleurs raisonnable que le CMJD hésite à libérer des détenus civils, emprisonnés depuis des mois sans aucune accusation ni aucun procès. L’OMDH est surpris des nouvelles informations faisant état du refus de libération, malgré la décision favorable du juge.

L’Observatoire mauritanien des droits de l’Homme, fidèle à ses principes de défense des opprimés quelles qu’en soit le prix :

- Rappelle aux honorables membres du CMJD qu’il ne peut y avoir ni justice ni démocratie alors que les prisons sont pleines d’innocents.

- Rappelle au CMJD qu’il n’y pas de valeur à des promesses non suivies d’actes concrets ; Notre peuple en a déjà eu assez de promesses non tenues avant l’arrivée du CMJD.

- Condamne le retard de libération des détenus dont les familles comptent les jours et les nuits en attendant la délivrance, alors que l’argument invoqué pour le maintient en détention n’est pas convaincant.

- Demande la libération immédiate et inconditionnelle des détenus et leur rétablissement dans leurs droits.

- Demande l’ouverture du dossier du passif humanitaire afin que les victimes du régime déchu, au premier rang desquelles figurent les victimes des déportations et des purges racistes, recouvrent leurs droits et leur dignité.

- Demande à toutes les forces politiques d’adopter ces deux causes parmi leurs priorités et de ne pas accepter un compromis politique qui les abandonne ou les oublie.

- Appelle toutes les forces populaires à la mobilisation pour convaincre le CMJD de respecter les principes d’équité dans le traitement de ces deux causes.

- Appelle les forces régionales et internationales soucieuses de la paix civile en Mauritanie à apporter leur soutien dans la résolution de ces deux dossiers.





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