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Site(s) web :

Collectif Total (ex-Elf) ne doit pas faire la loi ! :

Eclairage critique du projet pétrolier Tchad-Cameroun :
Forests Monitor :
Publish What You Pay Campaign :
Fatal Transaction :
Global Witness - Resources, Conflict and Corruption :

Oilwatch Africa :
Sherpa :
European Coalition on Oil in Sudan (ECOS) :
Forêts du Congo - Greenpeace :
Groupe de Recherches Alternatives et de Monitoring du projet Pétrole Tchad- Cameroun :
Grévistes de la Mine d’or de Morila :
Mine Watch Zambia :
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Bottom of the Barrel - Africa’s Oil Boom and the Poor - A Report by CRS - juin 2003 (PDF - 1 Mo)
Mugged : Poverty in your coffee cup - A Report by - 2002 (PDF - 1.2 Mo)

Sao Tomé et Nigeria : Une enquête révèle un manque de transparence et des fautes graves dans la concession des blocs pétroliers

16 janvier 2006
- http://www.publishwhatyoupay.org/


La coalition internationale Publiez Ce Que Vous Payez (PCQVP), et ses organisations partenaires à Sao Tomé et au Nigeria manifestent leur préoccupation suite aux graves irrégularités dévoilées par un rapport sur l’appel d’offres 2005 pour la concession de blocs pétroliers dans la Zone de Développement Commun de Sao Tomé et du Nigeria (ZDC). Le résultat de l’appel d’offres portera des pertes significatives de revenues pétrolières au détriment des peuples de Sao Tomé et du Nigeria.

Une enquête autorisée par le cabinet du Procureur Général de la République de Sao Tomé et Principe a conclut que l’appel d’offres a été caractérisé par de manipulations politiques et des carences procédurales graves, y compris l’octroi de licences à des compagnies sans qualifications ou avec des qualifications inférieures sur le plan technique et financier [1].

Les révélations du rapport mettent en question en particulier la volonté du gouvernement Nigérien de mener la concession des licences de la ZDC [2] dans le respect des règles et dans la transparence comme promis dans la Déclaration d’ Abuja, signée conjointement avec Sao Tomé et Principe en Juin 2004 [3]. Plus en général, les conclusions du rapport ne correspondent pas à la volonté affichée de lutter contre la corruption et de poursuivre des reformes dans la gestion des ressources pétrolières [4].

Les irrégularités décrites dans le rapport incluent ce qui suit :

- Les critères pour la concession des licences étaient vagues et ne réfléchissaient pas les meilleures pratiques internationales. Cela a permis à l’Autorité Conjointe de Développement (ACD) et au Conseil Ministériel Conjoint (CMC) d’exercer une discrétion peu orthodoxe dans la sélection et l’attribution des licences [5]. Certaines compagnies ont même bénéficié de la possibilité de soumettre à nouveau des offres amendées pendant le processus de sélection, ce qui contrevient aux normes internationales ;

- Des licences ont été attribuées à des compagnies qui ne disposaient pas des qualifications techniques et financières nécessaires. Des offres de compagnies sans expérience préalable dans la perforation dans les eaux profondes et/ou sans les réquisits financiers ont été préférées aux offres plus crédibles soumises par des opérateurs internationaux respectés, et qui auraient, dans certains cas, amenés à un boni de signature plus élevé. La procédure de ‘Due Diligence’ a été effectuée seulement après l’attribution des licences, tout en contraste avec les normes internationales ;

- Quelques représentants du CMC et de la ACD, y compris des fonctionnaires de S. Tomé et Principe, étaient dans une situation de conflit d’intérêts, puisqu’ils possédaient des titres actionnaires des compagnies qui ont reçu des licences ;

Une partie importante du rapport se concentre sur la « Environmental Remediation Holding Corporation (ERHC) », dont l’actionnaire majoritaire est une compagnie pétrolière nigérienne. La ERHC dispose d’un contrat très controversé avec le Sao Tomé qui lui est très favorable et lui permet une libre option sur les blocs pétroliers du pays. Ce traitement favorable peut avoir découragé la participation à l’appel d’offres des compagnies pétrolières internationales. Selon le rapport, si exécuté, le contrat avec la ERHC pourrait coûter 60 millions de dollars en recettes à un pays dont le budget annuel est de 50 millions de dollars. [6]

L’enquête met en question la validité du contrat avec la ERHC et signale la possibilité qu’il soit le résultat de pressions politiques et corruption de fonctionnaires publics. Par conséquent, le rapport recommande que les licences aussi bien que le contrat soient gelés jusqu’à ce que toutes les accusations soient proprement examinées par les autorités compétentes. En fin de compte, le rapport recommande aux agences de l’autorité commune des gouvernements du Nigeria et de Sao Tomé de revoir les lignes directrices pour la concession des licences pour qu’elles reflètent les meilleures pratiques internationales, surtout quant aux procédures de qualification des compagnies concurrentes et la divulgation publique de tout conflit d’intérêts.

La déclaration de Abuja était censée établir un modèle de transparence pour la conclusion des contrats et la gestion des recettes pétrolières dans les zones de développement commun. Sans assurer la transparence, il n’existe aucune garantie que les recettes provenant des ressources naturelles comme le pétrole bénéficient à tous les citoyens du Nigeria et du Sao Tomé et Principe.

Pour cette raison, la campagne Publiez Ce Que Vous Payez soutient les recommandations du Procureur Général de la République et demande aux gouvernements du Nigeria et de Sao Tomé et Principe qu’ils prennent toute mesure nécessaire pour les mettre en uvre. Nous demandons aussi aux autorités américaines d’examiner les allégations selon lesquelles la ERHC aurait effectué des paiements illégaux aux fonctionnaires publics étrangers avec le but d’obtenir des licences d’exploitation. Si confirmée, cette pratique représente une claire violation de la Loi sur les Pratiques de Corruption à l’Etranger (FCPA).




Initiée en juin 2002 et soutenue aujourd’hui par plus de 300 organisations non gouvernementales, la campagne « Publiez ce que vous payez » a pour objectif principal d’aboutir à ce que les compagnies extractives (pétrole, gaz et ressources minières) publient, de façon systématique et transparente, les montants de taxes et de redevances de toute nature qu’elles versent aux Etats des pays dans lesquels elles sont présentes. Voir www.publishwhatyoupay.org.


[1] Voir l’Enquête du Cabinet du Procureur Général de La République de Sao Tomé et Principe, Deuxième Appel D’offres, Zone de Développement Commun du Nigeria et de S. Tomé e Principe, 2 Décembre 2005. Le rapport est disponible en portugais (http://www.juristep.com/stpfile/PGR.pdf) et en anglais (http://www.juristep.com/ingles/STP/PGR_Report_English.pdf).

[2] La Zone de Développement Commun du Nigeria e de S. Tomé e Principe est une zone de frontière qui sera développée conjointement par les deux pays. Un traité qui établit la Zone de Développement Commun a été signé par les chefs d’état des deux pays et ensuite ratifié par les parlements nationaux en février 2001. Voir www.nigeriasaotomejda.com.

[3] Le point 9 de la Déclaration de Abuja régit les opérations des compagnies pétrolières et gazières dans la ZDC. Ce point rappelle l’importance de la transparence et recommande l’application des principes de l’ITIE (EITI) - voir la note 5 - dans la ZDC.

[4] Le Nigeria est un des deux pays pilotes de l’Initiative de Transparence dans les Industries Extractives (ITIE), qui cherche à introduire plus de transparence dans la gestion des ressources pétrolières, gazières et minières. L’ITIE est une initiative de caractère volontaire lancée par le gouvernement britannique en 2002. Plus d’informations disponibles à www.dfid.gov.uk et www.eitransparency.org.

[5] Le Traité qui établit la ZDC prévoit la gestion de la même par la ACD, qui répond au CMC, constitué par les représentants des gouvernements de deux pays. Voir www.nigeriasaotomejda.com.

[6] [vii] Le Gouvernement de S. Tomé et Principe a établit un accord avec la ERHC, une compagnie basée aux Etats-Unis d’Amérique, en 1997. Suite à une contestation publique de l’accord, qui était extrêmement désavantageux pour le Sao Tomé et Principe et qui était considéré en violation des normes de l’industrie, le gouvernement a tenté sans succès de le terminer. La ERHC a été acheté ensuite par la compagnie nigérienne Chrome. D’après le rapport, le contrat existant entre le Sao Tomé et Principe et la ERHC, si exécuté, engendra une perte potentielle de 60 millions de dollars en recettes qui auraient pu provenir des bonis de signature. Pour plus d’information, se référer à l’Annexe H du Rapport du Procureur Général.





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