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Voir également :


Dette : Dette des pays pauvres : la trahison du FMI


Site(s) web :

Consortium de Solidarité avec Madagascar :

Résolutions de la Conférence Nationale Unique (CNU)
Andoharanofotsy, Antanananrivo-Atsimondrano, les 2, 3 et 4 juin 2005

4 juin 2005


Les 2, 3 et 4 juin 2005, des délégués de toutes l’île, représentants d’associations, de partis politiques ou de syndicats, élus locaux ou nationaux, citoyens, se sont retrouvés à Antanananrivo-Atsimondrano. Cette Conférence Nationale Unique a fait le constat des dérives dans la conduite des affaires nationales et la détérioration de la situation générale. Elle affirme sa volonté d’engager le Pays dans un processus dynamique de rénovation.

Nous,
- Comité pour la Réconciliation Nationale - CRN,
- Rassemblements des Forces Nationales - RFN,
- Solidarité Parlementaire pour la Défense de la Démocratie et l’Unité Nationale - SPDUN, Sénateurs, Députés de Madagscar,
- Dirigeants et représentants de partis et différentes associations,
- Elus des différentes circonscriptions, Représentants issus de toutes les régions de l’Ile,
- Responsables d’entreprises, résidents et non-résidents,
- Représentants des syndicats et employés, ouvriers et cadres,
- Etudiants des Universités de Madagascar,
- Simples citoyens,

Sommes réunis les 2, 3 et 4 juin 2005 à Andoharanofotsy-Atsimondrano, pour discuter des affaires nationales dans un climat d’entente et de sincérité.

Face à l’importance des enjeux, nous, délégués issus de différents horizons, venant de toute l’île, avons consenti des efforts pour parvenir à Antananarivo, en prenant en charge nos frais de transport, d’hébergement et de restauration,

Surmontant les obstacles dressés par le pouvoir et en dépit des intimidations de toutes natures, la Conférence Nationale Unique s’est déroulée sans anicroche.

Différents représentants des Missions diplomatiques en poste à Antanananrivo ont honoré de leur présence les cérémonies d’ouverture et de clôture de la Conférence Nationale Unique 2005. Certains d’entre eux ont suivi le déroulement des travaux de commissions.

Les participants ont convenu de se réunir autour de l’idée de force :

« Malagasy réconciliés, solidaires dans l’édification de leur avenir »

A l’issu des débats qui ont porté sur les cinq axes ci-après :
- Vérité et Réconciliation
- Nation et Unité Nationale
- Démocratie et Etat de droit
- Redressement économique
- Développement social et culturel,

Il a été fait le constat des dérives dans la conduite des affaires nationales et la détérioration de la situation générale, à tous les niveaux et dans tous les secteurs : social, politique, économique, moral, spirituel et culturel :
- La Solidarité nationale est ébranlée dans ses fondements : fracture et exclusion sociales, affrontement et haine, commencent à s’enraciner au sein de la Société malagasy.
- La loi du plus fort, érigée en méthode de gouvernement, fragilise et menace l’Unité nationale.
- Le pouvoir despotique et dictatorial s’installe insidueusement. Les libertés de réunion, de manifestation et d’expression sont bafouées.
- L’indépendance et l’intégrité de la justice sont mises en cause.
- La personnalisation du Pouvoir, de même que les mesures inconstitutionnelles placent le pays dans une situation anomique.
- Les principes fondamentaux de la Constitution sont foulés aux pieds.

L’inexistence d’un programme conforme à l’intérêt supérieur de la Nation ainsi que la gestion erratique de l’économie nationale entraîne la dégradation dela situation générale, hypothèquent toutes perpectives de développement :
- Le manque de transparence dans la conduite des affaires brouille le jeu normal du marché ;
- Les richesses nationales sont pillées et monopolisées ;
- La corruption et la prévarication gangrènent le corps social ;
- Le non-respect de l’orthodoxie financière ouvre la voie à la dilapidation des finances publiques, créant ainsi des déséquilibres dans l’ordonnancement du budget de l’Etat ;
- La confusion entre les affaires de l’Etat, les affaires privées et personnelles devient une pratique consacrée du mode de gouvernance du régime ;
- Le taux de croissance de la production nationale est trop faible pour générer des richesses suffisantes et satisfaire les besoins de la population, de sorte que le pays devient simplement tributaire des aides extérieures ;
- Le degré de paupérisation et la détérioration de l’état sanitaire de la population atteignent des proportions insupportables. On assiste à un accroissement inquiétant du phénomène, aussi bien en milieu urbain que rural ;
- Le mépris affiché envers le savoir-faire des Malagasy et le dénigrement systématique à l’endroit des élites du pays entravent l’émergence des potentialités ;
- L’absence d’une politique claire en matière d’éducation hypothèque gravement l’avenir des jeunes ;
- La séparation de l’Eglise et de l’Etat, spécifiée par la laïcité républicaine édictée dans la Constitution, est foulée aux pieds ;
- L’insécurité sévit et prend de l’ampleur sur l’ensemble du territoire, instaurant un climat de terreur ;
- La liberté de la presse et d’expression est entravée ;
- Les cultures Malagasy sont dévalorisées.

Au vu de ce constat d’échec et afin de mettre un terme aux dégradations des conditions de vie de la population Malagasy, la Conférence Nationale Unique 2005, tenue à Andoharanofotsy, exige que les mesures suivantes soient prises immédiatement :

- Recréer un climat de solidarité

  • entre les Malagasy réconciliés avec leur Histoire,
  • entre les Malagasy forts de leurs diversités et de leurs originalités,
  • entre les Malagasy dans l’édification de leur avenir.

- Prendre immédiatement toutes les dispositions requises en vue de l’édification d’une nation, respectueuse des principes et pratiques démocratiques, ce qui exige :

  • l’application « stricto sensu » d’une Constitution reflétant les valeurs et « soatoavina » malagasy et qui garantit la stabilité politique, avec des dispostions préscises empêchant toute dérive despotique,
  • l’équilibre des pouvoirs entre le Législatif, l’Exécutif et le Juridique,
  • la mise en œuvre des dispositions particulières pour contrôler et juger tous les responsables de l’Etat, même ceux en activité, qui commettent des délits,
  • le respect des valeurs républicaines : liberté de réunion et de manifestation, liberté d’opinion et d’expression, liberté de conscience...
  • la publication sans tarder d’un Code de communication sans clauses privatives de liberté.

- Elaborer un nouveau Code électoral, lequel respecte, traduit honnêtement les résultats des élections et favorise l’égalité de chances des candidats en vue d’assurer l’alternance pacifique au Pouvoir.

- Elaborer une Charte des partis politiques pour leur rendre la crédibilité.

- Baser l’économie nationale sur l’agriculture, l’élevage, la pêche et les ressources minières, ce qui n’exclue nullement l’exploration de nouvelles pistes pour valoriser la créativité et l’esprit d’innovation des malagasy.

- La politique économique doit envisager des solutions urgentes pour résoudre les difficultés quotidiennes de la population et entretenir un esprit d’émulation chez les nationaux pour qu’ils abordent en toute confiance les enjeux de la mondialisation.

- Répondre aux attentes des opérateurs économiques tant nationaux qu’étrangers avec la garantie de l’égalité de traitement et par l’instauration d’un cadre institutionnel, structurel et juridique.

- Donner la priorité à la protection des personnes et de leurs biens.

- Donner la priorité à l’amélioration des conditions de vie de la population.

- Réaliser un Forum national sur l’éducation et la recherche.

- Reconnaître la place prépondérante que doivent occuper les valeurs culturelles malagasy, en premier lieu le « Fihavanana ».

Concernant plus particulièrement les présidentielles du 16 décembre 2001 et les évènements tragiques de 2002, il est indispensable que les deux pricipaux protagonistes reconnaissent leurs errements et acceptent d’en partager les responsabilités.

L’Amiral Didier RATSIRAKA et Marc RAVALOMANANA ont reconnu le 18 avril 2002 à Dakar, en présence des Chefs d’Etat facilitatuers de l’U.A., que ni Didier RATSIRAKA ni Marc RAVALOMA-NANA n’ont été élus. Acte signé à l’appui, tous deux ont aussi convenu de la formation d’un Gouver-nement de transition et l’organisation d’une Consultation populaire.

Faisant suite à la Résolution d’Addis-Abeba du 3 février 2003, l’acte de réintégration de Madagascar au sein de l’Union Africaine, lors de la session de MAPUTO, stipule :
- « la nécessité de la Réconciliation Nationale pour créer des conditions d’une paix durable et la stabilité dans le pays » ;
- « l’organisation d’une table ronde pour résoudre tous les problèmes relatifs aux crises de 2002, au respect des Droits de l’homme et des détenus politiques » ;
- « la libération sans condition des détenus politiques et des exilés politiques ».

Le pardon réciproque constitue un acte rédempteur en vue de renforcer la Solidarité et l’Unité nationale.

C’est l’esprit et le cœur serein que nous nous devons d’être disponibles pour surmonter toute velleité de revanche et de vengeance. Il faut éviter toutes exactions à caractère tribal, ainsi que toute incitation aux représailles et calomnbies de toutes sortes.

En cela, il est essentiel de :
- raffermir le « Fihavanana » et faire de la Solidarité nationale la source de la dynamique aux efforts à accomplir pour le bien de la Patrie et le bonheur de tous,
- œuvrer ensemble pour faire règner la paix.

La société malagasy est en proie à un profond malaise. Des mesures appropriées et urgentes sont nécéssaires. Des changements drastiques s’imposent dans la conduite des affaires de l’Etat pour réaliser toutes les Recommandations énumérées ci-dessus. Il n’est point nécéssaire de tergiverser car le spectre de l’implosion sociale plane, dont il serait difficile de se relever.

Coimmme personne ne peut se targer de détenir le monopole de la vérité et d’assumer seule le redressement national, et que les valeurs culturelles malagasy se fondent sur le « Fifanajana », le »Fihavanana », le « Fahamarinana », le « Rariny sy ny Hitsiny », le « Fifankatiavana », le « Firaisankina » et le « Teny Ierana »,

En conséquence et dans un élan de Solidarité nationale, tous les enfants de ce pays doivent se donner la main et faire preuve de cohésion, fidèle aux principes de l’idée force de la CNU 2005 : « Malagasy réconciliés, solidaires dans l’édification de leur avenir ».

Dans cet esprit, un Comité Exécutif pour le suivi des Recommandations de la Conférence Nationale Unique 2005 est créé ce samedi 4 juin 2005. Quatre grandes missions lui sont dévolues :
- Apporter, dans un délai déterminé, les éclaircissements nécéssaires au peuple et à l’ensembles des électeurs, dépositaires de la souveraineté et source de légitimité du pouvoir par leurs options démocratiques.
- Créer des Comités Exécutifs régionaux.
- Informer la Communauté internationale des Résolutions de la Conférence Nationale Unique 2005.
- Engager le dialogue avec l’ensemble des forces vives de la nation pour la mise en application des recommandations de la Conférence Nationale Unique 2005.

La Conférence Nationale Unique 2005 affirme sa volonté d’engager le Pays dans un processus dynamique de rénovation.

La patience du Peuple malagasy a ses limites. Il attend des mesures concrètes. Il exige la Réorganisation des Structures et de l’Autorité de l’Etat dans le cadre d’un Régime de Transition. Et ce, dans les meilleurs délais.

SATRIA MASINA NY TANINDRAZANA





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